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QUESTION D'ACTU

Une 1e plainte déposée

Gardasil, H1N1, hépatite B : les crises qui plombent la vaccination

Même au pays de Pasteur, l’heure est au doute concernant les vaccins. Leurs effets secondaires inquiètent et font durablement chuter les taux de couvertures vaccinales.

Gardasil, H1N1, hépatite B : les crises qui plombent la vaccination DURAND FLORENCE/SIPA




Une jeune fille vaccinée contre le cancer du col de l'utérus en 2010 a déposé plainte vendredi contre le laboratoire Sanofi Pasteur MSD pour «atteinte involontaire à l’intégrité de la personne humaine». La jeune Marie-Océane souffre aujourd’hui d’une sclérose en plaques, qui pourrait être consécutive à sa vaccination par Gardasil contre le papillomavirus, responsable de cancers du col de l’utérus.

 

« Une plainte n’est pas une preuve d’effet secondaire », martèle le Pr Daniel Floret, pédiatre et président du Comité technique des vaccinations au Haut conseil pour la Santé publique. L’ANSM indique qu’elle a reçu 435 signalements d’effets indésirables pour Gardasil depuis 2006 dont 135 concernent des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques. Sur les 5 millions de doses administrées jusqu’ici, cela représente 9 cas inquiétants et 3 maladies auto-immunes pour 100 000 vaccinations. L’Agence affirme donc qu’il n’y a « pas plus de maladies auto-immunes chez les filles vaccinées que les non-vaccinées ». Mais la forte médiatisation du cas de Marie-Océane Bourguignon laisse craindre aux experts des conséquences négatives sur le taux de vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus, qui n’est dejà que de 35% environ.

 

Ecoutez le Pr Daniel Floret, pédiatre et président du Comité technique des vaccinations au Haut conseil pour la Santé publique : « Une fois que la polémique est partie, c’est très difficile de la contrer, le grand public s’interroge et ça retentit directement sur la couverture vaccinale »


 

38,2% des Français déclaraient en 2010 avoir une opinion globalement défavorable à la vaccination alors qu’ils n’étaient que 8,5% en 2000. Publiée début novembre dans la revue spécialisée Eurosurveillance, cette étude conduite par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé ne laisse plus de place au doute : les Français sont de plus en plus opposés à la vaccination et la pandémie de grippe H1N1 et les campagnes vaccinales de masse qui ont suivi ont marqué un vrai pic de défiance.

 

Le précédent pesant de l'hépatite B

Il faut dire que la crise H1N1 est survenue en France sur un terreau déjà fertile en matière de polémiques anti-vaccinales après le précédent de l’hépatite B. En 1994, une campagne de vaccination massive contre le virus de l’hépatite B ciblait les nourrissons et les préadolescents qui entraient au collège. Même leurs parents s’étaient laissés convaincre par les nombreux spots de publicité diffusés alors dans les médias. En 4 ans, près de 25 millions de Français ont été vaccinés. Mais en 1998, une publication scientifique évoque un lien statistiquement non significatif entre ce vaccin et l’apparition de sclérose en plaques. Au nom du principe de précaution, le ministère suspend la vaccination dans les collèges. Depuis, aucune des différentes études menées n’a permis de conclure à l’existence d’un risque de sclérose en plaques lié à cette vaccination. Mais pour les Français, le mal est fait et durablement. La vaccination des nourrissons contre l’hépatite B est tombée à 30 % et la tranche d’âge des adolescents est depuis sinistrée en matière de vaccins. Il aura fallu attendre plus de 10 ans et l’arrivée sur le marché en 2011 d’un vaccin combiné contre plusieurs maladies infantiles pour voir la couverture vaccinale des nourrissons contre l’hépatite B repartir à la hausse. L'Institut de Veille sanitaire note qu'elle est revenue aux alentours de 87% pour les enfants nés en 2012.

 

Pour le papillomavirus, les experts envisagent déjà une solution : vacciner les jeunes filles plus tôt. D’abord parce que la réponse immunitaire des adolescentes entre 10 et 14 ans est supérieure à celle obtenue chez les plus de 15 ans. Mais aussi parce que la fréquence de survenue spontanée des maladies auto-immunes est moindre avant 15 ans. En vaccinant les jeunes filles dès 11 ans, comme c'est recommandé depuis la publication du dernier calendrier vaccinal, le risque de coïncidence entre une vaccination et l’apparition d’une sclérose en plaques serait donc réduit.

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