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Neurologie

SEP : des marqueurs dans la rétine pour un diagnostic plus précoce

Par Joséphine Argence

Des scientifiques autrichiens ont suggéré que l’épaisseur de la couche rétinienne pourrait constituer un biomarqueur dans le diagnostic de la sclérose en plaques. 

shironosov/IStock
La sclérose en plaques entraîne des lésions, qui induisent des perturbations motrices, sensitives, cognitives, sphinctériennes ou encore visuelles.
Des chercheurs autrichiens ont récemment révélé qu’une mesure de l’épaisseur de la couche rétinienne pourrait favoriser le diagnostic précoce de la sclérose en plaques.
Les scientifiques ont eu recours à la tomographie par cohérence optique pour mesurer l’épaisseur de la couche rétinienne chez des patients atteints de sclérose en plaques.

Maladie auto-immune, la sclérose en plaques (SEP) se caractérise par une dysfonction du système immunitaire, qui provoque des lésions, responsables de perturbations motrices, sensitives, cognitives, sphinctériennes ou encore visuelles. Dans une grande majorité des cas, les patients ressentent ces lésions tardivement, et la pathologie est diagnostiquée à un stade avancé. 

La mesure de l’épaisseur de la couche rétinienne pourrait améliorer le diagnostic de la SEP

Dans une récente étude, des chercheurs du département de neurologie du MedUni Vienna et de l'hôpital universitaire de Vienne (Autriche) ont observé que la mesure de l’épaisseur des couches rétiniennes de l’œil pourrait améliorer le diagnostic de la sclérose en plaques. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue Neurology. 

Pour les besoins de cette recherche, les scientifiques ont examiné 267 patients touchés par la sclérose en plaques sur une période de cinq ans. Afin de mesurer l’épaisseur de la couche rétinienne des volontaires, ils ont eu recours à une technique appelée tomographie par cohérence optique (OCT). Cette méthode d’imagerie permet de générer des images tridimensionnelles à haute résolution de couches de tissus extrêmement fines, mesurant seulement quelques micromètres. 

"Cela signifie que nous pouvons mettre en place des mesures thérapeutiques plus tôt"

L’OCT est notamment utilisée dans le cadre du dépistage et de la surveillance de maladies oculaires comme le glaucome. "Nous disposons donc déjà de cette procédure (…) Si nous utilisons la tomographie par cohérence optique en plus des critères actuels de diagnostic de la sclérose en plaques, nous obtenons des résultats nettement plus précis à un stade plus précoce. Cela signifie que nous pouvons mettre en place des mesures thérapeutiques plus tôt, ce qui améliore considérablement le pronostic à long terme pour les patients", a noté le Professeur Gabriel Bsteh, auteur principal de l’étude et neurologue à l’hôpital universitaire de Vienne. 

L’épaisseur de la couche rétinienne pourrait donc être un biomarqueur de diagnostic de la sclérose en plaques. Dans les prochaines phases de recherche, les responsables de l’étude se concentreront sur l'épaisseur de la couche rétinienne, afin d'évaluer les réponses au traitement de la pathologie auto-immune.