Les seniors dont les taux de cholestérol et de triglycérides fluctuent pourraient être plus susceptibles de développer des troubles cognitifs, par rapport aux personnes ayant des niveaux stables. C’est ce qu’ont révélé des chercheurs de la Mayo Clinic à Rochester. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Neurology. Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont analysé la variation de plusieurs types de lipides sanguins et leur association avec le développement de la maladie d'Alzheimer et des troubles apparentés.
Démence : un risque accru de 19 % pour les adultes ayant des taux de cholestérol variables
Afin de mener à bien leurs recherches, l’équipe a utilisé des données médicales pour identifier 11.571 personnes âgées de 60 ans ou plus qui n'avaient pas reçu de diagnostic de maladie d'Alzheimer ou de démence. Elle a examiné les mesures de cholestérol total, des triglycérides, du cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL) et du cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL) effectuées par les participants au moins trois jours différents au cours des cinq dernières années. Les auteurs ont ensuite réparti les volontaires en cinq groupes égaux en fonction de l'ampleur des variations des mesures.
D’après les résultats, 2.473 personnes ont développé la maladie d'Alzheimer ou une autre forme de démence. "Après un ajustement des variables susceptibles d'affecter le risque de démence, notamment le sexe, l’ethnie, les mesures lipidiques initiales, le niveau d'éducation, l'IMC et le traitement hypolipidémiant, les participants dont les fluctuations des taux cholestérol total étaient plus élevées présentaient un risque accru de 19 % de maladie d'Alzheimer ou de démence", peut-on lire dans l’étude. En ce qui concerne les triglycérides, les personnes du groupe ayant des variations élevées présentaient un risque accru de 23 %.
Les fluctuations de ces taux pourraient aider à identifier les personnes à risque
Selon Suzette J. Bielinski, auteure principale des travaux, les fluctuations de ces résultats au fil du temps pourraient potentiellement aider à identifier les personnes les plus exposées au risque de démence, à comprendre les mécanismes de développement de la démence et "à déterminer si le nivellement de ces fluctuations pourrait jouer un rôle dans la réduction du risque de démence."
Les scientifiques n'ont pas trouvé de lien entre les variations des cholestérols LDL et HDL et un risque accru de démence. "On ne sait toujours pas pourquoi et comment les fluctuations des taux de cholestérol et de triglycérides sont liées au risque de maladie d'Alzheimer. D'autres recherches portant sur l'évolution de ce lien dans le temps sont nécessaires pour confirmer nos résultats et éventuellement envisager des stratégies préventives", a conclu la chercheuse dans un communiqué.