Cet article plaira sans doute aux aficionados de sport, mais devant la télévision ! En effet, selon une étude publiée ce dimanche dans la revue « Frontiers in Autonomic Neuroscience », regarder les autres faire du sport serait également une épreuve physique. Rythme cardiaque accéléré, respiration intense, circulation sanguine et transpiration accrues, sont autant d'effets que l'on ressent en regardant d'autres personnes faire du sport devant sa télévision, révèlent des chercheurs australiens.
Des réponses physiologiques comme lors d'une activité
« Nous savons que le système nerveux sympathique, responsable du rythme cardiaque, des glandes salivaires ou encore des vaisseaux sanguins, accroît son activité lors de l'activité physique. Nous avons montré que son activité augmente également lorsque vous regardez une scène d'activité physique, comme si vous courriez vous-même », indique dans ce journal le Pr Vaughan Macefield, de l'Ecole de médecine à l'université de Sydney ouest, principal auteur de l'étude.
Pour parvenir à cette conclusion, lui et son équipe de chercheurs ont insérés des aiguilles sur neuf volontaires afin d'enregistrer les signaux électriques nerveux, fournissant ainsi une mesure sensible des réponses physiologiques à un stress physique ou mental.
Les scientifiques australiens ont d'abord montré les images d'un paysage immobile, puis une vidéo de 22 minutes d'un joggueur aux participants. « Les changements enregistrés étaient faibles, mais ils correspondaient aux réponses physiologiques connues lors de la pratique d'un exercice physique », a rajouté Rachael Brown, co-auteur de l'étude.
« Comme les volontaires étaient assis confortablement dans des fauteuils, sans aucune activité musculaire, cela montre que les réponses étaient psychogènes, d'origine mentale et non physique », précise-t-elle.
Le sport devant la télé réduit les performances sportives
Mais pour ceux qui pensaient avoir trouvé un argument pour éviter de faire du sport, cette recherche est un faux espoir. Le chercheur Vaughan Macefield souligne en effet que rien ne vaut la pratique d'un exercice physique. « Rien ne peut remplacer le fait de se lever de son canapé », reconnaît-il dans cette publication.
De plus, tous les chercheurs s'accordent aujourd'hui pour dire que la sédentarité accroît le risque d'obésité, mais pas seulement ! L'épidémie d'obésité qui sévit dans les sociétés occidentales depuis plusieurs décennies a une conséquence directe sur les performances sportives, notamment sur celle de nos jeunes.
D’après une étude australienne présentée récemment au congrès annuel de l’American Heart Association, l’endurance cardiovasculaire de nos petites têtes blondes aurait nettement chuté depuis une trentaine d’années. Un changement qui concernerait aussi bien les filles que les garçons, mais qui inquiète les experts à travers le monde. Cette étude révélait notamment que les enfants d’aujourd’hui mettent 90 secondes de plus à courir un 1600 m qu’il y a 30 ans. Leur endurance cardiovasculaire aurait, elle aussi chuté, notamment à cause du surpoids.
Les experts rappellent l'importance d'une activité physique
« En fait, environ 30 % à 60 % des baisses de performance en course d'endurance peuvent être expliquées par l'augmentation de la masse grasse des enfants, expliquait le Dr Grant Tomkinson dans cette publication. C’est un problème dans la plupart des pays occidentaux, mais certaines parties de l’Asie, comme la Corée du Sud, la Chine continentale et Hong Kong voient également de plus en plus ce phénomène », rajoutait ce chercheur.
Et cet expert de conclure en rappelant que pour garantir leur bonne santé cardiovasculaire, « les enfants ont besoin de 60 minutes d'activité physique vigoureuse par jour. Les sports qui sollicitent les principaux muscles du corps et qui nécessitent une activité soutenue et dynamique, comme la course, la natation et le cyclisme, sont particulièrement conseillés. »