- Un régime riche en huile de soja augmenterait le risque de colite ulcéreuse, une forme de maladie inflammatoire de l'intestin (MII), chez des souris.
- Une consommation élevée d’huile de soja entraîne une baisse des bactéries intestinales bénéfiques et favorise la croissance de bactéries nocives, telles que l'E. coli invasif.
- L'acide linoléique, contenu dans l'huile de soja, serait responsable de ses effets négatifs sur le microbiote intestinal.
Alzheimer, obésité, dépression, anxiété… De précédentes recherches ont prouvé que l’apparition de ces différentes maladies était liée à la consommation élevée d’huile de soja. À cette liste s'ajoute la colite ulcéreuse, une forme de maladie inflammatoire de l'intestin (MII) caractérisée par une inflammation chronique du gros intestin. C’est ce qu’ont révélé des chercheurs de l'université de Californie, à Riverside, dans une étude publiée dans la revue Gut Microbes. "Notre travail remet en question l'idée, vieille de plusieurs décennies, selon laquelle de nombreuses maladies chroniques sont dues à la consommation excessive de graisses saturées provenant de produits d’origine animale", a déclaré Poonamjot Deol, chercheur au département de microbiologie, qui a participé à la réalisation de ces travaux.
L’huile de soja favorise la prolifération des bactéries intestinales nocives
Dans le cadre des recherches, les scientifiques ont examiné en laboratoire l'intestin de souris soumises à un régime riche en huile de soja pendant 24 semaines. Leur analyse a montré une diminution des bactéries intestinales bénéfiques et une hausse de celles qui sont nocives. Dans le détail, les auteurs ont constaté que les souris nourries avec un régime riche en huile de soja présentaient une réduction dans les intestins des endocannabinoïdes, des molécules semblables au cannabis produites naturellement par le corps pour réguler une grande variété de processus physiologiques. En parallèle, les intestins présentaient une augmentation des oxylipines, des acides gras polyinsaturés oxygénés qui régulent l'inflammation. D’après les résultats, un régime riche en huile de soja favorise aussi la croissance de bactéries nocives, telles que l'E. coli invasif adhérent dans l'intestin.
Huile de soja : l'acide linoléique "rend la barrière épithéliale intestinale poreuse"
Selon l’équipe, c’est l'acide linoléique, contenu dans l'huile de soja, qui "rend la barrière épithéliale intestinale poreuse" et entraîne des problèmes de santé. "Alors que notre corps a besoin de 1 à 2 % d'acide linoléique par jour, les Américains tirent aujourd'hui 8 à 10 % de leur énergie de l'acide linoléique, dont la majeure partie provient de l'huile de soja. L'excès d'acide linoléique a des effets négatifs sur le microbiote intestinal", a indiqué Poonamjot Deol dans un communiqué.
L’E. coli utilise l'acide linoléique comme source de carbone pour répondre à ses besoins nutritionnels. En outre, plusieurs bactéries intestinales bénéfiques présentes dans les intestins ne sont pas en mesure de résister à l'acide linoléique et meurent, ce qui entraîne la prolifération de bactéries nocives. "Chez les êtres humains, l'E. coli invasif et adhérent a été identifié comme étant à l'origine des maladies inflammatoires de l'intestin", ont expliqué les auteurs.
Quelles huiles alimentaires végétales faut-il choisir ?
Selon les scientifiques, l'huile d'olive, qui contient moins d'acide linoléique, est une huile plus saine. "Elle favorise moins la survenue de l’obésité et nous venons de découvrir que, contrairement à l'huile de soja, elle n'augmente pas la susceptibilité des souris à la colite ulcéreuse", a précisé Frances M. Sladek, co-auteur de l’étude. L'huile de noix de coco et l'huile d'avocat sont aussi d'autres options saines. En revanche, les chercheurs rappellent que l'huile de maïs contient la même quantité d'acide linoléique que l'huile de soja.