On considère qu’une personne souffre de diarrhée chronique lorsque ce trouble perdure plus d’un mois. Différents mécanismes peuvent être à l’origine de ces selles liquides trop fréquentes. C’est notamment le cas du syndrome des intestins irritables ou de la maladie cœliaque.
L’analyse d’échantillons sanguins pourrait favoriser le diagnostic de la diarrhée chronique
Également appelée diarrhée biliaire, la malabsorption des acides biliaires peut provoquer divers troubles intestinaux, dont une diarrhée chronique. Cette pathologie est souvent diagnostiquée à un stade très tardif. Face à ce constat, une équipe dirigée par le Professeur Jesper Bøje Andersen de l’Université d’Aarhus (Danemark) a récemment développé une nouvelle technique pour diagnostiquer plus rapidement une diarrhée biliaire et cibler la meilleure thérapie pour la traiter.
Dans un premier temps, les scientifiques ont examiné les échantillons de sang de 50 patients. "Un échantillon de sang contient un grand nombre de métabolites différents. À l'heure actuelle, nous sommes en mesure d'identifier près de 1.300 métabolites différents, et une poignée d'entre eux peuvent être utilisés pour diagnostiquer la diarrhée due à l'acide biliaire. Les métabolites des patients atteints de diarrhée biliaire forment un schéma particulier qui les rend reconnaissables", a indiqué le Professeur Jesper Bøje Andersen, l'auteur principal de l'étude publiée dans la revue BMJ Journal.
Deux types de traitement indiqués pour soigner la diarrhée chronique
À la suite de l’analyse sanguine, les chercheurs ont constaté que les échantillons sanguins, et donc les patients, pouvaient être divisés en deux groupes. "Tout d'abord, nous n'avons pas compris pourquoi. Tous les échantillons sanguins avaient été prélevés avant le traitement, généralement au moment du diagnostic", a déclaré le Professeur Jesper Bøje Andersen.
Les participants ont ensuite participé à une étude clinique randomisée au Centre de recherche métabolique clinique de l'hôpital de Herlev et Gentofte. Durant cette seconde phase, les chercheurs ont évalué les effets de deux traitements : le premier au colesevelam, qui est un séquestrant des acides biliaires, et le second à base de liraglutide, qui est généralement prescrit pour traiter le diabète de type 2 et le surpoids sévère.
D’après les résultats, le traitement au colesevelam a soulagé les manifestations liées à la diarrhée biliaire dans 50% des cas. Quant au traitement au liraglutide, près de 77 % des participants ont indiqué que leur diarrhée chronique s’était atténuée après son administration. "Ce qui est intéressant, c'est que les métabolites présents dans le sang des patients les divisent en deux groupes : celui qui répond bien au colesevelam et celui qui répond bien au liraglutide. Cela suggère que nous devrions être en mesure de dire quel traitement est le plus efficace en analysant le sang du patient au moment du diagnostic", a affirmé le Professeur Jesper Bøje Andersen.