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Recherche scientifique

Les méduses n'ont pas de cerveau... et pourtant elles dorment !

Des scientifiques ont analysé une espèce de méduses, l’hydra vulgaris et ont découvert que ces mollusques dépourvus de cerveau pouvaient pourtant dormir.

Les méduses n'ont pas de cerveau... et pourtant elles dorment ! Viktoria Ruban/ISTOCK




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs japonais ont découvert qu'une espèce de méduse, dépourvue de cerveau, observe pourtant des cycles de sommeil.
  • L'hydra vulgaris a un rythme basé sur des cycles de quatre heures.
  • Grâce à une observation moléculaire et génétique, les chercheurs ont constaté des mécanismes chimiques semblables à ceux de l'Homme

Les observations des animaux nous renseignent sur l'évolution humaine. Des chercheurs de l'Université de Kyushu au Japon ont réalisé une étude sur des méduses afin de mieux comprendre le sommeil. Leurs travaux, publiés dans Science Advances, suggèrent que le concept de sommeil est antérieur au concept de cerveau, car ces créatures, qui en sont dépourvues, présentent toutefois un état similaire au sommeil de l'Homme.

Des cycles semblables au sommeil

L'équipe scientifique s'est intéressée à l’hydra vulgaris, un animal appartenant à la famille des méduses et qui ne mesure que quelques centimètres de long. Ces animaux ne possèdent pas de système nerveux central ni de cerveau. Ils sont juste pourvus d’un réseau diffus de nerfs, sans aucune centralisation. Les chercheurs, qui ont observé les créatures avec des caméras pour identifier leurs mouvements, ont découvert que leurs rythmes étaient basés sur des cycles de quatre heures : alternance entre activité et repos, semblables au sommeil.

Certains mécanismes chimiques semblables à ceux de l'Homme

Puis, la seconde partie de l'étude a été réalisée à travers des observations moléculaires et génétiques. L'équipe japonaise a découvert que les méduses sont sensibles à la mélatonine, une molécule permettant de trouver le sommeil ou d’en améliorer sa qualité. Lorsqu'elles y sont exposées, elles dorment plus longtemps et plus régulièrement.

Le neurotransmetteur inhibiteur GABA, également lié au sommeil, a aussi nettement augmenté les périodes de repos chez ces animaux. En revanche, la dopamine, qui chez l’Homme provoque normalement le réveil, a augmenté le temps de sommeil des méduses. "Certains mécanismes associés au sommeil ont été conservés, d’autres ont changé avec l’évolution", avance Taichi Q. Itoh, auteur principal de l’étude. "Ces expériences apportent des preuves importantes que les animaux ont acquis des mécanismes liés au sommeil avant le développement du système nerveux central, ajoute le chercheur, et un bon nombre de ces mécanismes ont été conservés." 

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