De nombreux péruviens sont touchés par le syndrome de Guillain-Barré. Selon un dernier bilan du ministère de la santé, 180 cas et quatre décès ont été recensés depuis le mois de janvier. Face à cette forte augmentation du nombre de cas, le gouvernement a mis en place l’état d’urgence sanitaire. "Jusqu'à présent, nous avons maîtrisé la maladie, précise le directeur du ministère de la santé dans un communiqué. Des cas de Guillain Barré se présentent chaque année mais il y a eu une augmentation importante ces dernières semaines qui nous oblige à prendre des mesures en tant qu'État pour protéger la santé et la vie de la population." Cette décision gouvernementale permettra notamment de faire des réserves d’immuglobuline, l’un des traitements du syndrome.
Syndrome de Guillain-Barré : une affection rare
Cette augmentation des cas suscite l’inquiétude car le syndrome est rare. L’Organisation mondiale de la Santé explique que chez les personnes touchées, "le système immunitaire du patient attaque une partie du système nerveux périphérique". Cela peut toucher les nerfs qui commandent les mouvements musculaires et ceux qui "transmettent les sensations douloureuses, thermiques et tactiles". "Il peut ainsi entraîner une faiblesse musculaire et la perte de sensation dans les jambes et/ou les bras", ajoute l’OMS.
Des picotements ou une faiblesse dans les jambes, voire dans les bras, sont les premiers symptômes de la maladie. "Ces symptômes peuvent évoluer pour aller jusqu’à une paralysie des jambes, des bras ou des muscles du visage, ajoute l’organisation. Chez 20 % à 30 % des patients, on observe une atteinte des muscles thoraciques, rendant la respiration difficile." La plupart des personnes se rétablissent sans souffrir de ces complications, mais d’autres ressentent des difficultés à parler et à déglutir. Dans ces cas, il est nécessaire d’agir vite car il y a un risque de décès. "3 à 5 % des patients atteints du syndrome de Guillain-Barré décèdent de complications de la maladie", estime l’OMS.
Quels traitements contre le syndrome de Guillain-Barré ?
Pour limiter les risques, les patients sont étroitement surveillés, notamment leur respiration, leur tension artérielle et leur rythme cardiaque. "En raison de la nature auto-immune de la maladie, sa phase aiguë est généralement traitée par immunothérapie, par une plasmaphérèse visant à éliminer les anticorps du sang ou par l’injection d’immunoglobulines intraveineuses, souligne l’OMS. Cette approche est plus souvent bénéfique lorsqu’elle est initiée 7 à 14 jours après l’apparition des symptômes."
Comment expliquer l’apparition du syndrome de Guillain-Barré ?
L’OMS précise que le syndrome est souvent déclenché par une infection. "Dans les pays touchés par l’infection à virus Zika, on a observé une augmentation inattendue du nombre de cas de syndrome de Guillain-Barré, ajoute l’organisation. L’explication la plus probable au vu des données disponibles sur les épidémies d’infection à virus Zika et sur le syndrome de Guillain-Barré est que l’infection à virus Zika est un déclencheur du syndrome de Guillain-Barré."