Les traitements peuvent désormais être renouvelés par un pharmacien sans consultation d'un médecin traitant pour rédiger une nouvelle ordonnance. C'est l’intérêt des "pharmaciens correspondants", un dispositif qui existe depuis maintenant deux ans.
Notez cependant que cette pratique, qui vise la prise en charge des maladies chroniques, est encadrée de près.
Comment est défini le pharmacien correspondant ?
Ce professionnel de santé, qui est choisi par le patient et qui doit en informer l’Assurance Maladie, doit être "pharmacien titulaire d'une officine ou gérant d'une pharmacie mutualiste". Mais surtout, ce pharmacien doit faire partie de la même équipe de soins primaires (ESP) que le médecin traitant. C'est-à-dire qu'il doit faire partie d'un corps de professionnels de santé dont la composition (souvent sous forme de simples associations) et les actions s'appuient sur un projet de santé commun.
Les patients peuvent lui demander des renouvellements de traitements pour des maladies chroniques, voire des ajustements, sans présenter de nouvelle ordonnance, et ce, dans un délai d'un an. Toutefois, la possibilité d'un tel renouvellement doit être mentionnée sur l'ordonnance initiale délivrée par le médecin traitant. S’il y a nécessité d’ajuster le traitement, le pharmacien doit en informer le médecin traitant.
Contrairement à l'exigence du médecin généraliste que tout patient doit déclarer pour bénéficier d’une prise en charge complète par l’Assurance Maladie, les patients ne sont pas obligés d'avoir un pharmacien correspondant, et n’ont aucune pénalité en termes de remboursement.
Comment les professionnels de santé perçoivent-ils cette pratique ?
Le principe des pharmaciens correspondants va plus loin dans la "délégation de tâches", visant à alléger la charge des médecins et à leur permettre de consacrer plus de temps au véritable "temps médical" afin de mieux prendre en charge les patients. Renaud Nadjahi, vice-président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), a déclaré dans Le Figaro que "l'intégration du pharmacien dans les parcours de soins se consolide avec ce dispositif", qui, selon lui, renforce le rôle des pharmaciens en tant que soignants. Les médecins, en revanche, émettent des réserves, notamment sur la possibilité de donner au pharmacien correspondant un ajustement du traitement. Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, principal syndicat des médecins libéraux, a également souligné dans Le Figaro que "chacun a un cœur de métier qui doit être respecté ! Adapter une posologie est une décision médicale".