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Vacances

Voici pourquoi il est déconseillé de bronzer à l’avant d’un bateau

Par Geneviève Andrianaly

Des neurochirurgiens alertent sur les fractures de la colonne vertébrale, qui augmentent chez les adultes installés à la proue des embarcations lors d’une sortie en mer.

Frank and Helena/iStock
Les fractures par compression thoraco-lombaires sont fréquentes lors des excursions en bateau à moteur.
Les femmes sont davantage blessées et le retentissement fonctionnel peut être très important, avec une incidence neurologique rencontrée chez 7,6 % des patients.
Les passagers assis à l'avant du bateau sont les principales victimes de ce type d’accident.

"Chaque été, de nombreux vacanciers profitent des rivages de la mer Méditerranée. Parmi les activités nautiques populaires, on retrouve les excursions en bateau à moteur, qui entraînent un nombre important de fractures du rachis thoraco-lombaire dans notre clinique. Ce phénomène semble être sous-estimé et son mécanisme de blessure reste peu clair." C’est ce qu’ont signalé des médecins des Hôpitaux de Marseille dans une récente étude.

Dans ces travaux, les professionnels de santé ont voulu décrire les fractures rapportées et déterminer comment ces dernières surviennent. Pour les besoins des travaux, les praticiens ont examiné les paramètres cliniques, radiologiques et contextuels de tous les cas de fractures de la colonne vertébrale liées à des excursions en bateau à moteur pendant une période de 14 ans (2006-2020) à partir des données de trois centres neurochirurgicaux français bordant la mer Méditerranée.

Fractures du rachis thoraco-lombaire : les femmes sont plus touchées que les hommes

D’après les données, 79 personnes ont présenté des fractures. Les auteurs ont observé que les femmes étaient plus nombreuses à être blessées que les hommes avec une moyenne d’âge autour de 45 ans. "La plupart des lésions (88,9 %) concernaient la charnière thoraco-lombaire avec des fractures vertébrales par compression. Des fractures de compression de type A ont été observées dans tous les cas. Un seul cas de lésion de l'élément vertébral postérieur a été observé. La survenue d'un déficit neurologique est rare (7,6 %)", peut-on lire dans les résultats publiés dans la revue Journal of Clinical Medecine.

Les patients sont en général assis à la proue du bateau et "propulsés en l’air"

Dans le cadre des recherches, l’équipe a réussi à contacter 71 patients pour connaître les circonstances précises de chaque accident. Dans la plupart des cas, les personnes blessées étaient assises à l’avant du bateau. "Lorsque la proue a subitement traversé une vague inattendue, elle s’est brusquement élevée et les patients ont été propulsés en l’air. Les chocs résultant de telles situations peuvent être particulièrement violents, et ce d’autant plus si la victime ne les a pas du tout anticipés", ont expliqué les médecins dans un communiqué.

Ils ont précisé que ces accidents de plaisanciers ont des conséquences potentiellement graves (séquelles, handicap). "Des recommandations de prévention et de sécurité devraient être données avant l'utilisation d'un bateau à moteur afin de lutter contre ces fractures évitables", ont conclu les praticiens.