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Oncologie

Notre organisme produit un sucre qui serait une arme anti-cancer

Par Joséphine Argence

Une étude américano-japonaise a suggéré que le mannose, un sucre présent dans le corps, pourrait être une piste prometteuse dans le traitement des cancers. 

gorodenkoff/IStock
MOTS-CLÉS :
Le mannose est un sucre qui est ajouté par l’organisme sur les protéines, pour stabiliser leur structure.
Le mannose est réputé pour ses propriétés anti-cancéreuses.
Selon des chercheurs américains et japonais, le mannose pourrait être utilisé en tant que traitement secondaire du cancer.

Le mannose est un sucre naturellement présent dans le corps, qui participe à différents processus physiologiques. Ce sucre est ajouté par l’organisme, afin de stabiliser la structure des protéines et de faciliter leur interaction avec d’autres molécules. 

Les effets anti-cancéreux du mannose 

De précédentes études avaient démontré que le mannose inhibe la croissance de plusieurs types de cancer en laboratoire. Des chercheurs du Sanford Burnham Prebys (États-Unis) et de l'Institut international du cancer d’Osaka (Japon) ont récemment suggéré que ce sucre pourrait constituer un traitement secondaire contre le cancer.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mené une étude sur des abeilles mellifères. En effet, le mannose est mortel pour ces insectes, car ils ne parviennent pas à le traiter comme les humains. On parle alors de "syndrome de l’abeille mellifère". "Nous voulions voir s'il existait un lien entre le syndrome de l'abeille et les propriétés anticancéreuses du mannose, ce qui pourrait déboucher sur une approche entièrement nouvelle de la lutte contre le cancer", a expliqué Hudson Freeze, co-auteur de l’étude publiée dans la revue Elife et directeur du programme de génétique humaine au Sanford Burnham Prebys.

Cancer : le mannose pourrait constituer un traitement complémentaire 

Les auteurs de l’étude ont utilisé des cellules cancéreuses humaines génétiquement modifiées par le fibrosarcome, un cancer rare qui atteint le tissu conjonctif. Ils ont ensuite recrée le syndrome de l’abeille mellifère. En raison de l’absence de l’enzyme pour métaboliser le mannose, les cellules se sont répliqués plus lentement et ont été plus vulnérables à la chimiothérapie. "Nous avons constaté que le déclenchement du syndrome de l'abeille dans ces cellules cancéreuses les rendait incapables de synthétiser les éléments constitutifs de l'ADN et de se répliquer normalement (…) Cela permet d'expliquer les effets anticancéreux du mannose que nous avons observés en laboratoire", a noté Hudson Freeze. 

Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires, afin de déterminer quels types de cancer seraient les plus vulnérables au mannose. "Si nous pouvons identifier des cancers qui ont une faible activité de l'enzyme qui traite le mannose, cela pourrait donner un coup de pouce suffisant pour rendre la chimiothérapie plus efficace", a souligné le chercheur. 

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