- Les bébés sont plus sensibles aux infections respiratoires que les adultes, mais ils sont plus résistants à de nouveaux virus émergents comme la Covid-19.
- Selon les chercheurs américains, les nourrissons sont plus susceptibles de contracter la bronchiolite en raison d’une immaturité de leurs cellules immunitaires.
- Un mécanisme physiologique protégerait toutefois les jeunes enfants contre les nouvelles infections respiratoires.
Des chercheurs du Centre médical Irving de l’université de Columbia (États-Unis) ont récemment mis en évidence les différents aspects du développement du système immunitaire, qui distingue les bébés des adultes. Ils ont notamment découvert pourquoi les nouveau-nés sont plus sujets à des épisodes répétés d’infections respiratoires comme la bronchiolite, mais qu’ils sont moins susceptibles de contracter de nouveaux agents pathogènes par rapport aux adultes.
Des cellules immunitaires immatures chez les nourrissons
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques américains ont mené deux études durant lesquelles ils ont analysé des échantillons de tissus provenant de donneurs d’organes pédiatriques décédés.
Publiée dans la revue Immunity, la première étude a dévoilé que les cellules immunitaires, appelées cellules T mémoires, qui se forment après la première exposition à un agent pathogène, s’accumulent rapidement dans les poumons et les intestins jusqu’à l’âge de trois ans. Ces cellules participent donc à mettre en place une réponse immunitaire adaptée en cas de contact avec un virus ou une bactérie chez les enfants plus âgés et les adultes.
Cependant, les scientifiques ont réalisé une découverte importante. "Nous avons constaté que les cellules T à mémoire chez les jeunes enfants ne sont pas matures sur le plan fonctionnel et qu'elles ne commencent à avoir la capacité de protéger l'immunité que vers l'âge de quatre à six ans (…) Cela explique pourquoi les bébés et les jeunes enfants sont plus vulnérables aux infections respiratoires récurrentes et à d'autres maladies infectieuses que les adultes", a précisé Donna Farber, co-auteure de l’étude et Professeure de sciences chirurgicale, de microbiologie et d’immunologie au Centre médical Irving.
Résistance aux nouveaux virus : "ce mécanisme aide les jeunes enfants à réagir aux nombreux agents pathogènes respiratoires"
Dans la seconde étude parue dans la revue Nature Immunology, les chercheurs ont toutefois constaté que les bébés ont une sorte de "protection" contre les nouveaux agents pathogènes malgré leur sensibilité aux infections respiratoires courantes. Selon l’équipe américaine, des groupes de cellules B productrices d'anticorps entourées de cellules T sont présents dans les poumons des nourrissons. Ce tissu lymphoïde se forme entre six et douze mois avant de progressivement disparaître après trois ans.
"Cela permet aux poumons de produire des anticorps contre les pathogènes respiratoires bien avant que la mémoire des lymphocytes T ne se développe, mais ces anticorps disparaissent à la fin de l'enfance lorsqu'ils ne sont plus nécessaires (…) Ce mécanisme aide les jeunes enfants à réagir aux nombreux agents pathogènes respiratoires qu'ils rencontrent au début de leur vie", a indiqué Donna Farber. Ce processus physiologique pourrait être la raison pour laquelle les jeunes enfants sont plus résistants aux nouvelles infections respiratoires comme la Covid-19.