Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique chronique, qui se traduit par des troubles récurrents de l’humeur. Cette pathologie débute parfois à l’adolescence, mais elle survient généralement à l’âge adulte.
D’après une récente étude parue dans la revue BMJ Mental Health, les personnes atteintes de troubles bipolaires sont six fois plus susceptibles de décéder prématurément de causes dites "externes" (accidents, violences, suicides…) par rapport aux individus qui ne présentent pas cette maladie. Les patients bipolaires sont également deux fois plus à risque de décéder de causes somatiques.
La cause de décès est somatique dans 61 % des cas de troubles bipolaires
Lors de cette recherche, les scientifiques ont examiné les registres médicaux et d’assurance sociale de Finlande, pour suivre l’évolution de 47.018 personnes âgées de 15 à 64 ans touchées par des troubles bipolaires entre 2004 et 2018. Ils ont ensuite mesuré le rapport entre le nombre de décès observés sur une période donnée, environ huit ans de suivi, chez les patients bipolaires, et le nombre de décès attendu dans la population générale finlandaise.
Au cours de la période de suivi, 3.300 personnes sont décédées, contre 141.536 personnes dans la population générale, soit un risque de décès de causes externes multiplié par 6 et un risque de décès de causes somatiques multiplié par 2. Dans 61 % des cas, la cause du décès était somatique, et dans 39 % des cas, elle était externe.
Bipolarité : des mesures à mettre en place pour prévenir des risques de décès précoce
D’après les résultats, les décès associés à des causes somatiques étaient soit liés à des pathologies causées par une consommation excessive d’alcool, soit à des maladies cardiovasculaires ou des cancers. Concernant les décès liés à des facteurs externes, 61 % des cas étaient dus à des suicides. La surmortalité liée à des causes externes était importante dans tous les groupes d’âge.
Face à leurs conclusions, les responsables de l’étude ont indiqué que les actuelles prises en charge des troubles bipolaires devraient être réévaluées. "Une considération équilibrée entre la réponse thérapeutique, les effets secondaires somatiques graves potentiels à long terme des différents médicaments et le risque de mortalité prématurée spécifique à la cause est nécessaire, en particulier chez les personnes plus jeunes (…) Cibler les interventions préventives pour l'abus de substances réduira probablement l'écart de mortalité à la fois pour des causes externes et pour des causes somatiques. La prévention du suicide reste une priorité, et une meilleure sensibilisation au risque d'overdose et d'autres empoisonnements est justifiée", a noté l’équipe finlandaise.