Le 16 juin 2023, 300 participants de différentes nationalités se sont réunis pour la conférence internationale « Transformer les systèmes de santé avec les résultats patients », organisée par la Chair Value in Health de l’Université Paris Cité, en présence du ministre de la Santé et du Directeur Général de l’Assurance Maladie.
Cette manifestation était organisée dans le but de chercher des solutions qui permettraient de mesurer plus concrètement le résultat des soins en les faisant rapporter par le patient lui-même. En effet, les PROMs (Patient-Reported Outcome Measurements) sont des questionnaires remplis par le patient, qui lui permettent d’indiquer ce que lui apportent les soins dont il bénéficie (symptômes, effets secondaires...).
Il semble en effet important de pouvoir intégrer et rassembler ces données issues du patient lui-même afin de permettre des changements de pratiques médicales individuelles et aller, à terme, jusqu’à la transformation des systèmes de santé.
Des dépenses de santé qui pourraient être évitées
Selon l’OMS et l’ONCD environ 30 % des dépenses de santé seraient gaspillées dans des soins non pertinents et des complications évitables. C’est pour cette raison que des médecins de différentes spécialités (oncologie, ophtalmologie, dermatologie…) se sont engagés à faire évaluer les soins qu’ils donnaient grâce à des questionnaires relatifs à la perception individuelle des traitements reçus par le patient, à savoir « mon traitement va-t-il ou a-t-il amélioré ma qualité de vie ? ».
Et comme l’a déclaré Mr Gérard Raymond, Président de France Assos Santé : "En impliquant directement les patients dans une évaluation standardisée, les registres PROMs apportent une réponse concrète à cette question. Les PROMs ont une importance centrale pour les patients d’où l’implication de France Assos Santé dans la gouvernance collégiale des registres PROMs aux côtés des professionnels de santé".
Lors de cette conférence, le Pr Grégory Katz, titulaire de la Chaire Value in Health, a déclaré que "depuis des décennies, la mesure de la qualité des soins se focalise sur les moyens mis en œuvre plutôt que sur les résultats des soins". Il est donc temps de passer à une autre méthode d’évaluation du gain apporté au patient dans sa vie de tous les jours.
Une certaine efficacité économique des PROMs
De plus, les analyses montrent que d’un point de vue économique, les registres PROMs réduisent les actes non pertinents donc les dépenses de santé. Par exemple, en Suède, le financement des registres PROMs (70 millions d’euros par an) réduit le volume de soins non pertinents ce qui génère une économie estimée à 7 milliards d’euros par an.
Des initiatives concrètes se dessinent en France et dans le monde pour accélérer l’émergence des registres PROMs.
Et comme l’a précisé le Professeur Grégory Katz: "les registres PROMs démontrent que la comparaison des résultats est un puissant catalyseur de changement de pratiques pour les professionnels".
Reste à savoir si les médecins seront tous convaincus de l’utilité de cette pratique qui engendre tout de même l’implication de leurs patients dans l’évaluation de la qualité de leurs soins.