Le diabète de type 1 pourrait-il devenir une maladie évitable ? Oui si on en croit les résultats d’une étude de l’Institut de Recherche Scripps publiée dans Science Translational Medicine.
Les cellules T, un marqueur du diabète de type 1 ?
D’après les chercheurs, l'analyse d’un type de cellule immunitaire (les cellules T) dans le sang pourrait être utilisée pour sélectionner les patients à risque pour un traitement immunosuppresseur préventif du diabète de type 1.
Le diabète dit "de type 1" est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang appelé hyperglycémie, et due à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas, rappelle l’Assurance Maladie.
Le diabète de type 1 survient lorsque le système immunitaire détruit les cellules des îlots de Langerhans du pancréas qui produisent l'insuline, l’hormone qui régule la glycémie. 'Le processus auto-immun qui sous-tend le diabète de type 1 peut s'étaler sur des années, avec de multiples démarrages et arrêts. On ne sait pas exactement comment le processus commence, bien que l'on sache qu'il implique des facteurs génétiques et qu'il peut être déclenché par des infections virales courantes", expliquent les auteurs de l’étude.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont isolé et analysé ces cellules T à partir d'échantillons de sang de souris et d'humains.
Identifier les patients à risque de diabète de type 1 serait possible
Par un procédé complexe de test de réaction auto-immune dans le sang, ils ont pu mettre au point un algorithme qui a permis d'identifier correctement les patients à risque de diabète de type 1 avec une précision de 100 %.
"Ces résultats représentent un grand pas en avant car ils offrent la possibilité de détecter ce processus auto-immun pendant qu'il est encore temps de prévenir ou de retarder considérablement le diabète", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Luc Teyton, professeur au département d'immunologie et de microbiologie de l'Institut de Recherche Scripps.
Jusqu’ici les médecins examinaient les niveaux d'anticorps anti-îlots de Langerhans comme marqueurs précoces de la maladie dans les échantillons de sang des patients, mais cette réponse anticorps n'était pas une mesure très précise de la progression de l'auto-immunité. "Les niveaux d'anticorps anti-îlots sont peu prédictifs au niveau individuel, et le diabète de type 1 est fondamentalement une maladie induite par les cellules T", explique Luc Teyton.
Les chercheurs s'efforcent désormais de rendre le processus d'isolement et d'analyse des cellules T dans les échantillons de sang plus abordable et plus pratique, afin qu'il puisse être utilisé plus facilement dans un contexte clinique.