Une preuve de plus qu’en matière de traitement de la sclérose en plaques, le plus tôt est le mieux. Des chercheurs ont démontré que le fait de commencer le traitement contre la maladie dans les six mois suivant les premiers symptômes est associé à un risque plus faible d'invalidité au fil du temps.
Leur étude a été publiée dans Neurology.
Sclérose en plaques : les premiers symptômes peuvent être nombreux
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie dans laquelle le système immunitaire attaque la myéline, la substance blanche et grasse qui isole et protège les nerfs. Les symptômes de la SEP peuvent inclure de la fatigue, des engourdissements, des picotements ou des difficultés à marcher, rappellent les auteurs.
La SEP touche aujourd'hui 120.000 personnes en France, dont 700 enfants. Trois mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, d’après le Ministère de la Santé.
Le traitement consiste en des immunosuppresseurs, des médicaments qui limitent l'action du système immunitaire. La Haute Autorité de Santé (HAS) indique que quatre d'entre eux peuvent être utilisés en France dans la lutte contre la sclérose en plaques.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont examiné 580 personnes présentant un premier épisode de symptômes, tels que des picotements, un engourdissement, une faiblesse musculaire ou des troubles de l'équilibre, et ayant reçu au moins un médicament modificateur de l'évolution de la maladie.
Traitement précoce de la SEP : 50 % de risque en moins de voir la maladie évoluer
Ils ont divisé les participants en trois groupes : 194 personnes ont reçu leur premier traitement avec un médicament contre la SEP dans les six mois suivant le premier épisode de symptômes, 192 personnes entre six mois et 16 mois, et 194 personnes après plus de 16 mois.
Pendant 11 ans, les chercheurs ont suivi les niveaux d'invalidité et les scanners cérébraux pour détecter les lésions du cerveau et de la moelle épinière dues à la maladie chez ces personnes.
Les bénéfices des traitements administrés tôt ont été visibles : par exemple, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant reçu le traitement le plus précoce avaient 50 % plus de chances de rester stables au niveau de leur maladie un an après leur traitement initial que celles du groupe ayant reçu le traitement le plus tardif.
"Dans l'ensemble, nos résultats confirment la solidité et l'efficacité d'un traitement très précoce pour stopper la progression de l'invalidité à long terme, et soulignent qu'une détection et un traitement plus précoces sont encouragés", a déclaré l'auteur de l'étude, Alvaro Cobo-Calvo, du Centre de la sclérose en plaques de Catalogne et de l'Université autonome de Barcelone, en Espagne.