C’est une question qui fait l’objet d’un débat permanent dans la communauté scientifique : le déclenchement du travail avec accouchement à 39 semaines doit-il être proposé en fonction de l'origine ethnique ou du statut socio-économique ? D’après des chercheurs britanniques, la réponse est oui.
Grossesse : Certaines femmes encourent davantage de risques lors de l'accouchement
En effet, d’après une étude publiée dans la revue PLOS Medicine, le fait de déclencher le travail à 39 semaines de gestation présente le plus grand avantage en termes de réduction des risques pour les femmes issues de régions plus défavorisées sur le plan socio-économique.
En Angleterre, les issues périnatales défavorables - qui comprennent les mortinaissances (un bébé mort-né), les naissances prématurées et autres complications à la naissance - sont plus fréquentes chez les femmes issues de zones défavorisées et de minorités ethniques.
Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en analysant une base de données de toutes les admissions maternelles dans le National Health Service anglais entre janvier 2018 et mars 2021. Ainsi, le cas de 501.072 femmes ayant une grossesse à faible risque et n'ayant pas encore accouché à 39 semaines et dont 47.352 (9,5 %) ont eu un déclenchement du travail à 39 semaines, a été étudié.
Grossesse : les déclenchements diminuent les risques de complications à la naissance
Il en ressort que 3,3 % des naissances dans le groupe de déclenchement et 3,6 % des naissances dans le groupe de prise en charge normale ont eu une issue périnatale défavorable.
Les avantages du déclenchement ont été principalement observés chez les femmes issues de régions plus défavorisées sur le plan socio-économique et chez les femmes n'ayant pas eu de grossesse antérieure.
Cette découverte apporte une preuve de plus de la réalité des inégalités ethniques et socio-économiques dans l’issue des grossesses, expliquent les auteurs.