Symptômes peu caractéristiques, troubles divers, traitements peu efficaces… Bien que cette maladie mentale chronique touche entre 650.000 et 1.650.000 personnes en France, le trouble bipolaire reste encore sous diagnostiqué et difficile à traiter.
Les troubles bipolaires ont des symptômes différents
La première raison à cet état de fait est que le trouble bipolaire reste mal connu… Ou plutôt les troubles bipolaires qui sont caractérisés, selon le Vidal, par des variations de l’humeur disproportionnées dans leur durée et leur intensité. Mais, selon une étude publiée dans la revue JAMA Network, il y a des manifestations - et donc des troubles bipolaires - différents.
"Il existe toute une gamme de troubles du spectre bipolaire avec morbidité et mortalité associées, mais ils sont plus difficiles à identifier, et nous ne comprenons toujours pas suffisamment la physiopathologie sous-jacente pour analyser correctement à quoi ressemblent ces troubles", explique dans l’étude Holly Swartz, Docteure en médecine (MD), qui dirige le Center for Advanced Psychotherapy de l'Université de Pittsburgh et y coordonne le programme de prévention de la dépression et de la maniaco-dépression. Autrement dit, il y a aussi des symptômes différents comme, par exemple, la fréquence des épisodes dépressifs ou maniaques qui diffèrent d’un patient à l’autre. Certains n’en ont même pas du tout.
“Selon les symptômes, on parle parfois de troubles bipolaires de type 1 et de type 2, selon le Vidal. Le trouble bipolaire de type 1 se caractérise par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes accompagnés ou non d'épisodes dépressifs majeurs. Le trouble bipolaire de type 2 associe au moins un épisode dépressif majeur avec une hypomanie.”
Les difficultés à traiter les troubles bipolaires
Les symptômes des troubles bipolaires ne sont pas spécifiques ni forcément caractéristiques, et peuvent être confondus avec d’autres maladies comme, chez les enfants, un trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH). “Le taux d’erreur de diagnostic est estimé entre 30 % et 69 % en Europe (70 % en Espagne) et aux États-Unis, d’après la Haute autorité de santé (HAS). Il peut s’écouler de 8 à 10 ans entre le premier épisode thymique majeur (dépressif, hypomaniaque, maniaque ou mixte) et le diagnostic correct de troubles bipolaires associé à la prescription d’un régulateur de l’humeur.”
En ce qui concerne les traitements des troubles bipolaires, il y a aussi des difficultés. “Les recherches montrent que les patients ne répondent généralement pas aux antidépresseurs seuls et peuvent même se sentir plus mal après un tel traitement”, peut-on lire dans l’étude. De plus, les médecins ont parfois du mal à trouver la bonne prise en charge en fonction du trouble bipolaire (1 ou 2) dont le patient est atteint.
Néanmoins, “le lithium est toujours considéré comme le meilleur traitement pour le trouble bipolaire et fonctionne exceptionnellement bien chez environ 30 % des patients, explique l’étude. Pour les patients qui ne répondent pas au lithium, il y a peu d'alternatives.” Enfin, la dernière limite à la prise en charge de cette maladie est qu' : “Environ 1 patient bipolaire sur 2 ne suivrait pas ses prescriptions médicales avec régularité”, peut-on lire sur handicap.fr.