- 70 % des personnes déclarent grignoter au moins deux fois par jour.
- Manger des aliments contenant des quantités importantes de nutriments entre les repas était associé à de bons résultats en matière de lipides sanguins et d'insuline.
- En revanche, le fait de grignoter tard le soir allongeait la période de prise alimentaire et raccourcissait la phase de jeûne nocturne.
70 %. C’est la proportion de personnes qui déclarent grignoter au moins deux fois par jour. On parle de grignotage lorsque l’on n’a pas faim. En clair, "on mange sans écouter ses sensations et on s'arrête quand ? Quand le paquet de gâteaux est terminé, ou quand on a l'estomac trop rempli, mais sûrement pas quand la faim a disparue car elle n'était pas là au début", indique le CHU de Montpellier. Récemment, des chercheurs du King's College de Londres (Royaume-Uni) ont révélé que ce n’était pas grave de manger un encas entre les repas si les aliments consommés étaient de qualité.
"Le grignotage représente 20 à 25 % de l'apport énergétique"
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été présentés lors du congrès Nutrition 2023 de l'American Society for Nutrition, qui se tient du 22 au 25 juillet à Boston. "Étonnamment, peu de recherches ont été publiées sur le grignotage, malgré le fait qu'il représente 20 à 25 % de l'apport énergétique", a déclaré Kate Bermingham, auteur des travaux. Afin de mener à bien leur étude, les scientifiques ont analysé les données d’une cohorte, appelée "Predict", qui portaient sur plus de 1.000 personnes. "Elle a suivi un grand nombre de personnes et recueilli des informations détaillées sur leurs habitudes de grignotage." Dans le détail, ils ont examiné le lien entre la quantité, la qualité et le moment des collations et les taux de lipides sanguins et d'insuline, qui sont des indicateurs de la santé cardiométabolique.
Ne pas grignoter des aliments ultra transformés et tard le soir
D’après l’étude, le fait de grignoter des produits de meilleure qualité, soit des aliments qui contiennent des quantités importantes de nutriments par rapport aux calories qu'ils fournissent, était associé à de meilleures résultats en matière de lipides sanguins et d'insuline. L’équipe a aussi constaté que le fait de grignoter tard le soir, ce qui allonge la période de prise alimentaire et raccourcit la phase de jeûne nocturne, était associée à des taux de glycémie et de lipides défavorables. Il n'y avait aucune association entre la fréquence des collations, les calories consommées et la quantité de nourriture avec aucune des mesures de santé analysées.
"Notre recherche a montré que la qualité des collations est plus importante que la quantité ou la fréquence des collations, donc choisir des collations de bonne qualité plutôt que des encas ultra transformés est probablement bénéfique. Le timing est également important, les collations en fin de soirée étant mauvaises pour la santé", a expliqué Kate Bermingham.
Ces dernières semaines, des nutritionnistes ont rappelé qu’en cas de grignotage, les oléagineux (noix, amandes, pistaches, noix de cajou…) étaient recommandés. Cependant, il convient d’en manger avec modération, soit se limiter à une poignée de fruits à coque, car ces derniers sont riches en calories et en matières grasses.