"Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nourrissons", selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’autorité sanitaire préconise un allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de six mois, suivi d'une alimentation complémentaire appropriée tout en continuant l'allaitement maternel jusqu'à deux ans ou plus. Cette recommandation vise à promouvoir la santé et le bien-être de l'enfant. Récemment, Julie L. Ware, une chercheuse au Cincinnati Children’s Center for Breastfeeding Medicine (États-Unis), a déclaré que "l'allaitement sauvait des vies." Et pour cause, dans une récente étude, elle a montré, avec son équipe, qu’il existait un lien entre l’allaitement et la réduction de la mortalité périnatale.
Dans le cadre des travaux, les scientifiques ont analysé les données des certificats de naissance de plus de 9,7 millions de nourrissons américains nés entre 2016 et 2018. Ces informations ont été liées aux 20.632 décès de bébés survenus jusqu'à un an après la naissance. L'objectif était de déterminer si le début de l'allaitement, tel qu'enregistré sur le certificat de naissance, était associé à la mort périnatale du nourrisson, tout en tenant compte de différents facteurs tels que l'âge maternel, l'éducation, l’origine ethnique et la situation géographique.
Les enfants allaités ont 33 % moins de risque de mourir pendant la période périnatale
Selon les recherches, publiées dans la revue American Journal of Preventive Medicine, les bébés allaités avaient 33 % de moins d'être susceptibles de mourir pendant la période périnatale, c'est-à-dire du septième jour après leur naissance jusqu'au 364ème jour. "Nous avons constaté que l'effet était évident aux États-Unis, mais avec des variations régionales, allant de 44 % dans le nord-est et le centre de l'Atlantique, où l'initiation à l'allaitement est la plus élevée, à 21 % dans le sud-est, où l'initiation à l'allaitement est la plus faible. Bien qu'il existe des variations régionales dans l'ampleur de l'association entre l'allaitement et la mortalité infantile, il y avait une cohérence remarquable de risque réduit", a détaillé Aimin Chen, co-auteur de l’étude, dans un communiqué.
Face à ces résultats, les scientifiques signalent l'importance de promouvoir l'allaitement maternel dans la lutte contre le taux élevé de mortalité infantile aux États-Unis. "Bien que l'allaitement soit largement recommandé, certains peuvent néanmoins le considérer comme d'importance mineure. Nous espérons que nos découvertes changeront le récit. Le lait maternel regorge de molécules protectrices et l'allaitement offre une protection significative", a expliqué Ardythe Morrow, qui a participé aux travaux.
Une interdiction de promouvoir les laits en poudre pour ne pas décourager l’allaitement
En France, l’Ordre national des pharmaciens a récemment publié un communiqué indiquant que la publicité et la promotion des préparations pour nourrisson, soit des laits premier âge, et des denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales pour nourrissons sont désormais interdites, quelle que soit leur forme. Cette mesure vise à éviter de "décourager l’allaitement maternel." "Seuls sont autorisés en pharmacie les supports qui comportent des informations factuelles sur ces produits."