La psilocybine s'est révélée très efficace pour traiter l'anorexie lors d'un premier essai à très petite échelle.
La psilocybine est un hallucinogène qui produit des effets similaires à ceux du LSD.
Aucun effet secondaire grave
La Dr Stephanie Peck et ses collègues de l'université de Californie à San Diego ont pu mener une étude sur dix femmes âgées de 18 à 40 ans souffrant d'anorexie. Les participants ont reçu une dose unique de 25 mg de psilocybine COMP360, une forme synthétique spécialement conçue pour la recherche. Cette dose a été administrée dans un environnement sûr avec un soutien psychologique.
Bien que les effets secondaires tels que les maux de tête et les nausées aient été fréquents, ils se sont tous résorbés rapidement et aucun n'a été grave.
Des améliorations spectaculaires
Quatre participantes ont connu des améliorations si spectaculaires que trois mois plus tard, elles ont été considérées comme étant en rémission. Parmi les six autres femmes, trois ont déclaré que leur qualité de vie globale s'était améliorée.
Des essais beaucoup plus poussés sont nécessaires avant de pouvoir confirmer la viabilité du traitement.
L'anorexie, une maladie difficile à soigner
L'anorexie est une maladie difficile à soigner : les thérapies par la parole n'aboutissent à une guérison complète que pour un quart des patients. "Cette recherche est passionnante. Il n'existe actuellement aucune intervention pharmacologique approuvée pour l'anorexie mentale et ces interventions sont indispensables pour sauver des vies", a déclaré dans un communiqué le professeur Gemma Sharp, spécialiste des troubles de l'alimentation à l'université Monash.
L'Australie est récemment devenue le premier pays à légaliser la psilocybine et la MDMA comme traitement de la dépression, ce qui devrait faciliter leur application à d'autres pathologies mentales comme l'anorexie.
Un trouble alimentaire grave
L'anorexie est un trouble alimentaire grave et potentiellement mortel qui affecte principalement les jeunes femmes. Environ 4 % des femmes souffriront d'anorexie à un moment ou à un autre de leur vie.
Les troubles des conduites alimentaires s’installent insidieusement chez la jeune personne, souvent sous prétexte d’un régime alimentaire amaigrissant ou de troubles digestifs (colopathie fonctionnelle, douleurs abdominales...). Un rapport obsessionnel avec la nourriture s'installe avec la volonté de perdre toujours plus de poids. Rapidement, toute l'activité psychique se concentre sur le poids, la minceur et sur l'invention de stratégies pour refuser l'alimentation.