La rage est une maladie mortelle qui affecte principalement les animaux, mais peut également être transmise à l'homme par une morsure ou une griffure. Malgré les progrès dans la prévention et le traitement de la rage, des milliers de personnes perdent encore la vie chaque année, car elles n'ont pas accès au vaccin. Selon l'Institut Pasteur, le virus "est présent dans la salive des animaux infectés (chien, chat, mammifère sauvage...)". Et sa transmission "survient par contact direct avec la salive d'un animal contaminé par morsure, griffure ou encore léchage sur la peau excoriée d'une muqueuse. La contamination d’homme à homme est exceptionnelle (transplantations d’organes, transmission de la mère au fœtus)". En France, la rage a causé 23 décès (ANSES) depuis 1970 contre 55 000 dans le monde.
Des chercheurs retracent l'évolution de la rage
Une équipe de chercheurs a récemment publié une étude dans la revue Nature Communications, dans laquelle ils ont utilisé une méthode novatrice pour retracer l'évolution de la rage. En analysant des milliers de séquences d'ADN provenant de souches du virus de la rage, allant des plus anciennes aux plus récentes, ils ont pu reconstruire chronologiquement l'évolution de la maladie au fil du temps. Cette méthode consiste à assembler les séquences génétiques partielles issues de différentes souches de virus pour former une séquence complète. En combinant les informations provenant de différentes souches, les chercheurs ont pu retracer l'histoire évolutive de la rage et examiner la propagation de la maladie.
Grâce à l'analyse des séquences d'ADN, les scientifiques ont pu reconstruire géographiquement les épisodes d'introduction humaine de la rage canine à travers le monde. Ils ont également examiné l'impact de la colonisation européenne sur la propagation de la maladie. Ces résultats fournissent des informations historiques précieuses sur les voies de transmission de la rage à l'échelle mondiale.
Une méthode qui ouvre de nouvelles perspectives
La méthode de concaténation génique utilisée dans cette étude pourrait également être appliquée à d'autres virus, offrant ainsi de nouvelles possibilités pour la prévention et le traitement de diverses pathologies. Cette recherche souligne l'importance de l'utilisation de vastes quantités de données génétiques pour mieux comprendre l'évolution des maladies et leur propagation. Elle ouvre la voie à des recherches similaires sur d'autres pathogènes, en utilisant de vastes quantités de données génétiques jusqu'ici sous-exploitées.