Le site d’information sur les vaccinations Infovac France, créé en 2003 à l’initiative entre autres de la Société Française de Pédiatrie, a mis à jour les recommandations à la vaccination de nos chers ados.
Un acte médical qui peut être difficile à réaliser
La vaccination est un acte médical qui peut être difficile à réaliser mais aussi à subir pour certaines personnes, en particulier les adolescents. Il est donc nécessaire qu'il soit réalisé avec précautions.
Et ce d’autant plus que, dès la rentrée 2023, plusieurs campagnes de vaccinations sont prévues au sein des établissements scolaires compte tenu du faible taux de couverture vaccinale en France. Et notamment la vaccination contre le HPV pour tous les élèves de classe de 5ème.
Une réaction due au stress vaccinal
Les vaccins peuvent d'abord entraîner du stress. Cette RSLV (Réaction de stress liée à la vaccination) comporte des symptômes réactionnels à l’acte médical.
Il peut s’agir de tête qui tourne, palpitations, spasmophilie, malaise vagal voire de syncope (malaise avec perte de connaissance), d’hyperventilation, de troubles psychologiques ou même psychiatriques. Et tout ça, à cause du stress engendré par le geste vaccinal, et non pas par le produit.
Il est donc important que les adolescents susceptibles de faire une RSLV, comme les enfants émotifs ou ayant des troubles psychologiques ou des antécédents psychiatrique ou de malaises liés ou non à la vaccination, soient bien accompagnés. Il est fondamental de leur fournir un maximum d’explications. Et il faut également que le vaccinateur prenne quelques précautions comme : expliquer la procédure avec bienveillance, signaler le début de la procédure (« allez on y va », « c'est parti », « j’y vais », …), parler d’autres sujets dans le but de le distraire : loisirs, jeux, préférences alimentaires, événements, etc.
Des conditions de vaccination optimales
Il faut aussi éviter de mentir et de dire que ça ne va pas être douloureux (ça peut l’être lors de l’acte vaccinal et parfois après), et rassurer de manière inadaptée et excessive.
Autre élément important : il est nécessaire que lors de la vaccination, l’adolescent soit confortablement installé (assis ou allongé), que le vaccin soit injecté préférentiellement au niveau du deltoïde (moignon de l’épaule), zone préférée par les ados car réputée moins douloureuse, et avec une aiguille adaptée à la corpulence du jeune et de manière pas trop rapide mais pas trop lente non plus afin de limiter la douleur.
Les techniques d’accompagnement sont les bienvenues, comme les distractions qui vont attirer l’attention ailleurs (respiration profonde, musique, vidéos…), ou l’utilisation d’un spray de froid (action anti-douleur) juste avant l’injection.
Infovac nous rappelle qu’avant l’injection, l’utilisation du paracétamol ou de l’ibuprofène n’aurait pas grand intérêt, que les patchs anesthésiants ont un intérêt limité et qu’il n’est pas nécessaire de chauffer le vaccin entre ses mains.
Une surveillance post-vaccinale à ne pas oublier
Et après la vaccination, il faut rester vigilant à un éventuel malaise qui peut n’avoir aucun signe annonciateur et survenir brusquement. Il est indispensable que l’adolescent reste allongé ou assis au moins 15 minutes après l’administration du vaccin afin d’éviter tout risque de chute en cas de syncope.
Et si malaise il y a, penser à allonger la personne, relever ses jambes, desserrer sa ceinture et lui parler calmement afin de la rassurer. Bien sûr, la survenue d’une syncope (qui n’est pas un choc anaphylactique, attention, beaucoup plus grave) au décours immédiat d’une vaccination ne constitue pas une contre-indication aux vaccins.
A noter que si 2 vaccins doivent être administrés en même temps, à l’inverse des nourrissons, les études suggèrent qu’il faut commencer par le plus douloureux chez l’adolescent.
N’oublions pas que l’adolescence constitue une période où de nombreux vaccins sont obligatoires ou conseillés, comme indiqués par le Calendrier vaccinal 2023 (en pages 56 et 57) : contre le HPV, rappel DTCaP (Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), rattrapage de tous les retards en vaccins (hépatite B, varicelle, méningocoque…). Et la prise en compte des consignes que nous venons d’évoquer est primordiale pour une bonne acceptation du geste vaccinal par les adolescents.