C’est une histoire de couleur qui risque de virer au noir. Ce mercredi, le syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT) compte défendre la profession devant les députés. Selon le SNAT, un projet d’arrêté de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pourrait mettre en danger l'ensemble des 4 000 tatoueurs.
S’appuyant sur une communication du Syndicat National des Dermatologues et des Vénérologues (SNDV), explique le Figaro, le texte prévoit de supprimer à partir du 1er janvier 2014 toute la gamme de couleurs chaudes, soit 9 encres sur 10. Les médecins estiment que les risques d’infections, allergies, et cancers sont plus élevés avec ce type d’encres.
D’autant que le tatouage fait de plus en plus d'adeptes. Selon un sondage IFOP, un Français sur dix serait tatoué, dont 20 % ont moins de 30 ans, précise le quotidien.
Pour convaincre les parlementaires que le principe de précaution est utilisé comme parapluie par l’ANSM, le syndicat dispose de plusieurs arguments. A ce jour, font valoir ses représentants, la France serait le seul pays en Europe à vouloir pratiquer une telle interdiction. Par ailleurs, aucune étude scientifique n’aurait pu établir le lien entre le tatouage et le cancer de la peau.
Enfin, cette restriction dans l’usage des couleurs pousserait les adeptes à trouver des colorations à l’étranger et des officines françaises à les proposer dans la clandestinité. Les tatoueurs estiment que ces dérives menaceraient la santé publique. Ils ont récolté plus de 100 000 signatures pour ne pas être limités au blanc, noir, gris vert et bleu.