Une personne a été contaminée par le virus du Nil occidental, ou West-Nile, en Gironde. L’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine l’a annoncé dans un communiqué paru le 1er août. "D’autres cas sont en cours d’investigation en Gironde, en lien avec Santé publique France (au total 5 cas en comptant le premier signalement), précise l’Agence. Leur état de santé n’inspire pas d’inquiétude et ils sont en cours de guérison." C’est la première fois qu’un cas autochtone, ce qui veut dire que la personne a été infectée sur place et non lors d’un voyage à l’étranger, est recensé dans cette région française. "Jusqu’à présent, en France, les infections humaines à virus West-Nile n’ont été retrouvées que dans le pourtour méditerranéen (régions PACA et Occitanie)", note l’ARS de Nouvelle Aquitaine.
Qu’est-ce que le virus du Nil Occidental ?
Le nil a été identifié pour la première fois en 1937, dans le secteur de West Nile en Ouganda. Il a engendré des épidémies en Afrique, en Asie occidentale, en Europe et au Moyen-Orient. L’infection par le virus est provoquée par le moustique Culex, l’espèce la plus commune en France. "Le moustique se contamine en se nourrissant sur des oiseaux infectés, précise Santé Publique France. Le moustique ainsi infecté pourra, à l’occasion d’une autre piqûre, transmettre le virus à un autre oiseau ou à un hôte accidentel comme l’homme ou le cheval." En revanche, le virus ne se transmet pas de l’homme au moustique, ni d’homme à homme. "Un risque extrêmement faible de transmission peut exister à travers les dons de sang et d’organes", précise l’ARS Nouvelle Aquitaine.
Virus du Nil occidental : une maladie souvent asymptomatique
Pour 80 % des personnes infectées, la maladie provoque peu voire pas de symptômes. Mais le virus peut entraîner des complications importantes comme des atteintes neurologiques : méningites, encéphalites, méningo-encéphalites. "Ces formes neuro-invasives, sont plus fréquentes chez les sujets âgés et peuvent entraîner des séquelles et même être mortelles chez l’homme", explique Santé Publique France. Elles concernent moins d’une personne infectée sur 100. Chez deux personnes sur dix, la pathologie se manifeste par un syndrome pseudo-grippal : de la fièvre, des maux de tête, des douleurs articulaires et parfois par une éruption cutanée.
Il n’y a pas de traitement pour soigner l’infection en tant que telle, mais la prise en charge consiste à agir sur les symptômes de la maladie. Pour les cas les plus graves, un passage en service de réanimation peut être nécessaire.
Comment se protéger du virus du Nil occidental ?
La meilleure manière d’éviter l’infection est de se protéger des piqûres de moustique. "En cas de circulation du virus du Nil Occidental, les mesures de protection individuelle revêtent une importance majeure dans la réduction du risque de transmission du virus, en l’absence de moyens permettant d’éradiquer totalement ce risque", prévient le Ministère de la santé. Les moustiques piquent principalement au coucher du soleil et pendant la nuit : à ces périodes de la journée, il faut porter des vêtements couvrants et amples et utiliser un répulsif sur les zones non-couvertes. L’ARS Nouvelle Aquitaine recommande d’utiliser des ventilateurs pour gêner les moustiques ou des diffuseurs électriques, en extérieur, des serpentins insecticides permettent de les éloigner. Pour limiter la prolifération de ces insectes, il est important de ne pas laisser d’eau stagnante autour de son domicile, car elle favorise l’apparition de larves.
En 2018, 25 cas d’infection humaine autochtone par le virus du Nil occidental ont été identifiés sur le pourtour méditerranéen français, indique le Ministère de la santé.