L'analgésie péridurale peut augmenter les risques d'autisme chez l'enfant, selon une nouvelle étude.
Analgésie péridurale et ocytocine : des associations synergiques
"L'analgésie péridurale et l'utilisation de l'ocytocine pendant le travail et l'accouchement ont déjà été associées aux troubles du spectre autistique (TSA) chez l'enfant. Cependant, on ne savait toujours pas si ces deux médicaments couramment utilisés avaient des associations synergiques", expliquent les chercheurs en préambule.
Les données de cette étude comprenaient 205.994 naissances avec accouchement par voie basse au sein d'une seule maternité de Californie du Sud (Etats-Unis). Les informations médicales ont été collectées entre 2008 et 2017 et les enfants ont été suivis jusqu'au 31 décembre 2021. La régression de Cox a été utilisée pour estimer les rapports de risque.
5.146 enfants ont reçu un diagnostic de TSA
Au sein de la cohorte, 153.880 enfants (74,7 %) ont été exposés à l'analgésique péridurale de la mère et 117 808 (57,2 %) ont été confrontés à l'ocytocine pendant le travail et l'accouchement. Au total, 5.146 enfants (2,5 %) ont reçu un diagnostic de TSA au cours du suivi.
Conclusion : "les résultats de cette étude suggèrent une association entre l'analgésie péridurale maternelle et le risque de trouble autistique chez les enfants, et le risque semble être encore plus élevé si l'ocytocine est également administrée. L'exposition à l'ocytocine sans association à l'analgésie péridurale n'a pas été liée au risque de TSA chez les enfants".
Qu'est-ce que l'autisme ?
L’autisme, ou "trouble du spectre de l’autisme", est caractérisé par un déficit de la communication sociale associé à des intérêts restreints, répétitifs et stéréotypés.
"Malgré la diversité des troubles et les capacités d’insertion sociale très variables de ces personnes, l’autisme est reconnu comme un handicap en France depuis 1996, et nécessite une recherche pluridisciplinaire pour comprendre ses mécanismes et améliorer sa prise en charge", explique Caroline Pombourcq, médecin généraliste. "Aucun traitement ne permet à l’heure actuelle de guérir l’autisme", ajoute-t-elle.