- Il existe une association cohérente entre l'obésité maternelle et une probabilité plus faible d'initiation à l'allaitement, ainsi qu'une durée plus courte de l'allaitement total.
- Les femmes en âge de procréer continuent d'être fortement et disproportionnellement touchées par la pandémie d'obésité.
- Des études continuent de mettre en lumière la plausibilité biologique de l'association entre l'obésité maternelle et une lactation sous-optimale.
Le Journal of the American Center for Nutrition a révélé qu'il existe une association cohérente entre l'obésité maternelle et une probabilité plus faible d'initiation à l'allaitement, ainsi qu'une durée plus courte de l'allaitement total et exclusif. Cette recherche met en lumière un problème majeur de santé publique, car les femmes en âge de procréer sont fortement touchées par la pandémie d'obésité.
Obésité et allaitement : des facteurs de risques supplémentaires
Selon ces travaux, les femmes souffrant de surpoids ou d'obésité présentent de multiples facteurs de risque qui les empêchent d'allaiter avec succès. Parmi ceux-ci, figurent les altérations métaboliques liées à l'obésité, les difficultés mécaniques de prise du sein en raison de sa taille volumineuse, la stigmatisation psycho-émotionnelle liée à l'image corporelle et un début de lactation retardé accompagné de l'introduction de tétées prélactées.
Bien que les mécanismes n'aient pas été entièrement élucidés, des études continuent de mettre en lumière la plausibilité biologique de l'association entre l'obésité maternelle et une lactation sous-optimale. L'inflammation semble perturber l'absorption normale des acides gras par la glande mammaire. Ce qui peut entraîner une faible production de lait chez les mamans obèses.
Mères en surpoids : besoin d'un soutien à l'allaitement personnalisé
Une revue systématique et une méta-analyse récentes ont révélé que les interventions de conseil en allaitement peuvent avoir un impact positif sur la mise en place et la durée de l'allaitement chez les femmes en surpoids ou obèses. Cependant, pour être plus efficaces, ces programmes devront prendre en compte les altérations métaboliques potentielles et les problèmes de stigmatisation auxquels sont confrontées ces femmes.
Pour les chercheurs, il faut mettre en lumière le rôle crucial du soutien à l'allaitement chez les femmes en surpoids. Les résultats suggèrent, en effet, que pour surmonter les obstacles liés à l'obésité, il est nécessaire de fournir à ces mamans les ressources et le soutien nécessaires pour les aider à allaiter avec succès. Cela peut inclure des conseils et des interventions spécialisées prenant en compte les facteurs de risque supplémentaires auxquels ces mères sont confrontées.
Allaitement : une pratique très bonne pour la santé
Pour les chercheurs, l'obésité maternelle et ses conséquences sur l'allaitement devraient une préoccupation majeure de santé publique. En effet, cette pratique à de nombreux bienfaits pour le bébé comme la mère.
Le lait maternel contient tous les nutriments essentiels dont le nourrisson a besoin pour se développer harmonieusement. Parmi ceux-ci, on retrouve notamment les anticorps de sa mère qui renforcent son système immunitaire, des vitamines, des sels minéraux, des oligo-éléments, des sucres, des graisses et des protéines. Tous ces éléments contribuent à la croissance du petit et lui permettent de bien démarrer dans la vie.
L'allaitement maternel n'est pas seulement bon pour le bébé, il présente également des avantages pour la maman : il favorise une perte de poids plus rapide dans les 6 premiers mois suivant l'accouchement. Par ailleurs, "l’utérus reprend sa place plus rapidement grâce aux contractions de l’utérus provoquées par les tétées, c’est le phénomène des tranchées", précise l'Assurance Maladie.
Ensuite, l'allaitement maternel aide à réduire le risque de développer un diabète de type 2 à l'avenir. Les hormones libérées pendant les testées contribuent à une meilleure régulation de la glycémie et peuvent donc aider à prévenir cette maladie. Cette pratique aurait également un effet protecteur à long terme contre certaines maladies, notamment le cancer du sein et de l'ovaire avant la ménopause. Des études ont montré que plus une femme allaite longtemps, plus le risque de développer ces cancers est réduit.