Un peu moins d’un Français sur dix est touché par l’apnée du sommeil, selon une étude OpinionWay pour la société Oniris, qui produit une prothèse luttant contre le ronflement. Mais cette maladie chronique souffre d’un manque d’information : la majorité des patients s’ignorent et ne sont pas pris en charge.
Une maladie silencieuse
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Institut de Veille sanitaire (Invs), 80% des personnes atteintes d’apnée du sommeil ne le savent pas. Cette maladie est d’origine mécanique. Les tissus de la gorge se relâchent pendant le sommeil, empêchent l’air de passer ce qui produit souvent un ronflement. On parle d’apnée du sommeil lorsque le patient cesse de respirer au moins 5 fois par heure et pendant au moins 10 secondes. Cette maladie est mal connue. Tout d’abord parce que le malade ne s’en rend pas compte de lui-même; ensuite les informations disponibles sur le ronflement sont souvent incomplètes.
Les patients apnéiques ou ronfleurs sont aussi nombreux à ne pas se soigner. Parmi les sondés, ceux qui disent souffrir d’apnée du sommeil sont une majorité à ne pas chercher de traitement (60%). La plupart des traitements vendus librement en pharmacie (sprays, bandelettes) ne sont pas adaptés aux atients apnéiques. Mais 82% des ronfleurs interrogès n’entreprennent pas non plus de démarches pour se soigner. L’efficacité n’est donc pas seule en cause.
Des dégâts sur la santé
Les traitements médicaux contre les ronflements et l’apnée du sommeil sont souvent très chers. Ils sont nombreux : orthèses de laboratoire, chirurgie du voile du palais… Une consultation chez un spécialiste (dentiste ou ORL) peut aboutir à un traitement de ce type. Mais moins de la moitié des patients qui consultent finissent par le recevoir.
Pourtant, les risques d’une apnée du sommeil non traitée sont importants. La baisse d’oxygène dans le sang augmente la tension artérielle et le rythme cardiaque, ce qui entraîne un risque d’hypertension ou d’infarctus. Le syndrome d’apnée du sommeil obstructive favorise aussi l’apparition de cellules cancéreuses et d’un diabète de type 2, selon diverses études. En octobre dernier, une étude révélait aussi que dans 20% des accidents de la route, la somnolence était en cause. Et 7 patients apnéiques sur 10 avouaient avoir eu un accident à cause de la fatigue que cause la maladie.