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Hypertension, AVC

Les médicaments effervescents trop salés pour le cœur

Par Afsané Sabouhi

Les traitements effervescents contiennent beaucoup de sel. Pour les consommateurs quotidiens, le risque d’hypertension est multiplié par 7 et celui d’AVC augmenté de 22%.

JAUBERT/SIPA

Paracétamol, aspirine, ibuprofène, vitamine C, compléments en zinc ou en calcium… la plupart de nos traitements courants sont effervescents, ce qui contribue à leur rapidité d’action. Mais cette dissolution rapide libérant de petites bulles gazeuses se fait au prix d’une très forte teneur en sel, source de risque cardiovasculaire, alertent des chercheurs anglais dans le British Medical Journal.


Un risque d’hypertension multiplié par 7

Une équipe des universités de Londres et Dundee a étudié les dossiers médicaux de plus d’1,2 million de patients en séparant ceux qui avaient pris quotidiennement pendant les 13 années précédentes des médicaments effervescents, dispersibles ou solubles et ceux qui avaient consommé les formes comprimés classiques. Résultats sans appel : pour les adeptes des comprimés effervescents, le risque d’hypertension était multiplié par 7, celui d’accident vasculaire cérébral augmenté de 22% et in fine, le risque de décès était accru de 28% par rapport au groupe de patients traités avec des comprimés standards.    


1 comprimé effervescent de paracétamol = 1 poignée de chips

L’étude ne porte que sur des consommateurs quotidiens de ce type de traitements, par ailleurs accessibles sans ordonnance. Mais les chercheurs ont également étudié la teneur en sel de 24 médicaments effervescents parmi les plus consommés au Royaume-Uni. Ils ont par exemple observé qu’une personne avalant 8 comprimés effervescents de paracétamol par jour, ce qui correspond à la dose antidouleur maximale, ingère ainsi 148,8 mmol de sodium, soit 150% de la dose quotidienne recommandée et l’équivalent de 8 poignées de chips ou biscuits apéritifs salés.


A consommer avec modération

« Le public devrait être informé des dangers potentiels de ce sel caché dans leurs médicaments », affirment les auteurs qui réclament que la teneur en sel soit aussi clairement indiquée sur les médicaments qu’elle l’est sur les aliments. Soulignant l’importance du problème pour la santé publique, les auteurs conseillent aux patients qui prennent ce type de traitements au quotidien de préférer les formes classiques. Ils appellent également les médecins à ne prescrire ces formes effervescentes qu’avec précaution et à surveiller particulièrement l’apparition d’une hypertension chez ces patients.