Le système immunitaire est l’outil de défense de l’organisme. Il déclenche différents processus en cas d’agression, comme une infection ou une blessure. Parmi ceux-ci, il y a l’inflammation. Ce phénomène physiologique est régulièrement cité comme la cause de différentes maladies. Deux scientifiques australiennes, Lauren Ball et Emily Burch, font le point sur l’inflammation chronique et donnent plusieurs conseils pour la réduire dans un article paru dans la version anglophone de The Conversation.
Qu’est-ce que l’inflammation ?
L’Institut national du cancer définit l’inflammation comme une "réaction de défense de l’organisme face à une infection ou une lésion des tissus". L’apparition de l’inflammation en tant que telle est liée à l’activation de différentes cellules du corps par le système immunitaire. Cela peut entraîner une rougeur, une douleur, une sensation de chaleur et, parfois, un gonflement. Ces signes disparaissent une fois que le corps est guéri. Toutefois, il arrive aussi que l’inflammation persiste, les médecins parlent alors d’une inflammation chronique. "Cela peut indiquer un problème de santé comme l'arthrite, les maladies cardiaques, le diabète, la démence ou d'autres troubles immunitaires", précisent les scientifiques australiennes.
9 signes pour repérer une inflammation chronique
Ces spécialistes expliquent qu’il existe neuf symptômes que l’on peut associer à l’inflammation chronique. Généralement, ils persistent pendant plusieurs mois, voire années. Il s'agit de :
- la douleur ;
- la fatigue chronique ;
- l’insomnie ;
- des raideurs articulaires ;
- des problèmes de peau ;
- des troubles gastro-intestinaux comme la diarrhée, la constipation ou les remontées acides ;
- des troubles de la santé mentale, dont la dépression, l’anxiété ou les troubles de l’humeur ;
- des variations de poids involontaires ;
- des rhumes ou des grippes récurrentes.
Aussi, une prise de sang peut permettre de détecter une inflammation chronique : les personnes concernées verront le taux de certains marqueurs sanguins augmenter comme celui de la protéine C-réactive.
L’alimentation, une manière d’agir contre l’inflammation
Selon les deux scientifiques, l’alimentation fait partie des facteurs liés à l’inflammation. "La relation entre la nourriture et l'inflammation est bien connue, rappellent-elles. Globalement, certains composants alimentaires peuvent activer le système immunitaire en produisant des cytokines pro-inflammatoires (petites protéines importantes dans la signalisation cellulaire) ou en réduisant la production de cytokines anti-inflammatoires." Ainsi, des menus riches en produits transformés, en sucre et en viande rouge sont considérés comme un "régime pro-inflammatoire", et augmentent le risque de souffrir d’une inflammation chronique.
À l’inverse, deux types d’alimentation sont jugées anti-inflammatoires : le régime méditerranéen et le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension, ou en français les approches diététiques pour réduire l’hypertension artérielle). Ils partagent des éléments communs : ils font la part belle aux fruits et aux légumes riches en antioxydants. Ces derniers "aident le corps à combattre les radicaux libres ou les atomes instables, qui en grande quantité sont liés à des maladies telles que le cancer et les maladies cardiaques".
L’alimentation anti-inflammation apporte aussi de nombreux acides gras sains, car elle contient du poisson, des graines, des noix et des huiles végétales. Elle est également composée d’aliments sources de fibres et de prébiotiques, comme les carottes, le chou-fleur, les oignons et les légumineuses. "Les prébiotiques favorisent la croissance de micro-organismes bénéfiques dans nos intestins", indiquent Lauren Ball et Emily Burch. Les régimes DASH et méditerranéen sont bons pour l’organisme de manière générale, ils diminuent notamment le risque de maladies cardio-vasculaires.