- Une bonne endurance chez les jeunes est liée à un risque moindre de cancer à l’âge adulte.
- Il s’agit en particulier des cancers du tractus gastro-intestinal, de l'œsophage, de l'estomac, du foie, du pancréas, du côlon et de l'anus
- Les exercices cardio comme la course à pied, le cyclisme et la natation sont particulièrement recommandés pour lutter contre les cancers.
L’activité physique a un impact sur le long terme : une vaste étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine a, en effet, démontré que les hommes qui avaient une meilleure condition physique à l'âge de 18 ans ont un risque plus faible de développer plusieurs formes de cancers plus tard dans la vie.
Les exercices de cardio diminuent drastiquement le risque de cancers
Il s’agit spécifiquement de l'aptitude cardiorespiratoire - qui désigne la capacité d'une personne à effectuer des exercices d'aérobie comme la course à pied, le cyclisme et la natation - pendant des périodes prolongées, ou même à monter des escaliers.
Dans leur étude, les chercheurs évoquent un risque jusqu'à 40 % inférieur de développer plus tard 9 cancers spécifiques. Il s'agit notamment des cancers de la tête et du cou, de l'œsophage, de l'estomac, du pancréas, du foie, de l'intestin, des reins et des poumons.
Pour arriver à ce résultat, les scientifiques se sont appuyés sur les données des registres suédois qui couvrent les informations générales, les diagnostics médicaux et les décès d’un million de jeunes hommes ayant commencé leur service militaire entre 1968 et 2005.
D’après les analyses, une meilleure condition cardiorespiratoire au début de leur service était associée à un risque plus faible de développer des types spécifiques de cancer plus tard.
Elle était associée à un risque inférieur de 5 % de cancer du rectum, de 12 % de cancer du pancréas, de 18 % de cancer de l'intestin, de 19 % de cancer de la tête et du cou, de 20 % de cancer du rein, de 21 % de cancer de l'estomac, de 39 % de cancer du tube digestif, de 40 % de cancer du foie et de 42 % de cancer du poumon.
Le sport d'endurance est une question de santé publique
Par contre, une meilleure aptitude cardiorespiratoire était associée à un risque accru de 7 % de cancer de la prostate (14.232 hommes) et de 31 % de cancer de la peau (23.064).
"Il s'agit d'une étude observationnelle, de sorte qu'aucune conclusion définitive ne peut être tirée sur la cause et l'effet, et les chercheurs reconnaissent qu'ils ne disposaient pas de données complètes sur d'autres facteurs de risque liés au mode de vie potentiellement influents, tels que l'alimentation, la consommation d'alcool et le tabagisme, en particulier. Ils n'ont pas non plus été en mesure de suivre les changements dans la forme cardiorespiratoire au fil du temps ou de recueillir des informations génétiques sur les participants", précise le communiqué.
Toutefois, ces résultats pourraient être utilisés dans l'élaboration des politiques de santé publique, renforçant ainsi la promotion des interventions pour augmenter la condition physique cardiorespiratoire chez les jeunes, estiment les scientifiques.
Aron Onerup, premier auteur de l'étude, précise dans un article de l'université de Gothenburg : "un bon niveau de forme physique semble pouvoir réduire le risque de nombreux types de cancer, tout en laissant les individus mieux équipés pour obtenir des meilleurs pronostics s'ils développent un cancer. Les résultats renforcent les arguments en faveur de l'établissement d'habitudes saines qui conduisent à de bons niveaux de forme physique tôt dans la vie".