- 31 % des hommes dans le monde sont infectés par au moins un type de papillomavirus très contagieux.
- Environ un homme sur cinq est porteur d’une forme à haut risque de ce virus.
- La prévalence des HPV était élevée chez les jeunes adultes, atteignant un pic entre 25 et 29 ans et se stabilisant ou diminuant légèrement par la suite.
"L'épidémiologie du papillomavirus humain (HPV) chez les femmes est bien documentée. En revanche chez les hommes, elle est moins bien connue", a signalé une équipe internationale de chercheurs. Pour rappel, le papillomavirus est la plus courante des infections sexuellement transmissibles dans le monde. Cette famille de virus est liée "à l’apparition de plusieurs cancers : col de l’utérus, vagin, vulve, mais aussi anus, pénis et plusieurs cancers des voies aérodigestives supérieures (cavité orale, oropharynx, amygdales)", selon le Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard.
31 % des hommes de plus de 15 ans sont infectés par au moins un type de papillomavirus
Dans une récente étude, publiée dans la revue The Lancet Global Health, les scientifiques ont voulu fournir des estimations actualisées de la prévalence globale, par type et par âge de l'infection au papillomavirus chez l'homme, regroupées à l'échelle mondiale et régionale. Pour mener à bien leurs travaux, ils ont passé en revue 65 recherches, portant sur 44.769 hommes, réalisées dans 35 pays entre 1995 et 2022. Les critères d'inclusion étaient des enquêtes basées sur une population d'hommes âgés de 15 ans ou plus ou des cohortes sur la prévalence du papillomavirus avec un échantillon d'au moins 50 hommes sans pathologie liée à cette famille de virus ou aux facteurs de risque connus pour l'infection.
Selon les résultats, 31 % des hommes de plus de 15 ans seraient atteints par au moins l’un des papillomavirus. L’équipe a précisé que 21 % des participants seraient porteurs d’une forme à haut risque de ce virus, susceptible de provoquer un cancer. "La prévalence du HPV était élevée chez les jeunes adultes, atteignant un pic entre 25 et 29 ans, et s'est stabilisée ou a légèrement diminué par la suite. Les estimations de prévalence regroupées étaient similaires pour l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Afrique subsaharienne, l'Amérique latine et les Caraïbes, ainsi que l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Les estimations pour l'Asie de l'Est et du Sud-Est étaient deux fois moins élevées que celles des autres régions", peut-on lire dans l’étude.
HPV : "les hommes sexuellement actifs constituent un réservoir important d'infection"
Les chercheurs ont constaté que deux génotypes du virus, le VPH-16 et le VPH-6, étaient les plus fréquents. Le VPH-16 est à haut risque de cancer et le VPH-6 est à faible risque, mais il est à l’origine de verrues sur les organes génitaux. "Nos résultats montrent que la prévalence du HPV est élevée chez les hommes de plus de 15 ans et confirment que les hommes sexuellement actifs, quel que soit leur âge, constituent un réservoir important d'infection génitale au HPV. Ces estimations soulignent l'importance d'intégrer les hommes dans des stratégies globales de prévention du HPV afin de réduire les risques d'infection", ont conclu les scientifiques.