Alors que certaines régions de France traversent un épisode de canicule, des chercheurs se sont penchés sur la question de la thermorégulation du corps humain, c'est-à-dire les mécanismes permettant à l'organisme de maintenir sa température interne dans des limites normales (environ 37 degrés).
Plus précisément, ils ont étudié l’impact de certains traitements sur la capacité du corps à évacuer la chaleur et à garder une température optimale. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Pharmacological Reviews.
Maladie chronique : des traitements impactent la régulation de la température corporelle
“La hausse des températures mondiales due au changement climatique pose un important problème de santé pour les patients qui dépendent de médicaments et de soins pour leur santé à long terme”, explique Jericho Wee, l’un des auteurs de cette étude, dans un communiqué.
Durant leurs travaux, les scientifiques se sont intéressés aux traitements de plusieurs pathologies chroniques comme le cancer (chimiothérapie), les maladies cardiovasculaires (anticoagulants, médicaments contre l’hypertension), la maladie de Parkinson, la démence et le diabète.
Chez tous les humains, l’évacuation de la chaleur du corps se fait par la peau, selon deux mécanismes, soit par simple diffusion, depuis la surface de la peau vers l’environnement - phénomène qui peut être augmenté par une élévation du débit sanguin -, soit par la transpiration. D’après les résultats de l’étude, par temps chauds, les traitements de ces pathologies chroniques peuvent impacter la capacité de thermorégulation du corps humain, en altérant ces deux mécanismes de régulation de la chaleur, c’est-à-dire en augmentant le débit sanguin et en dérégulant la transpiration.
Ne pas arrêter ses traitements, même en cas de fortes chaleurs
Dans le détail, les patients traités pour un cancer ont signalé des symptômes de bouffées de chaleur, une transpiration déréglée et une augmentation de leur température corporelle. Pour ceux atteints de diabète de type 1, les scientifiques ont découvert que l’insuline - traitement pour contrôler la glycémie - altèrent la capacité du corps à réguler correctement la chaleur.
“[Ces travaux] soulignent l'importance d'étudier les mécanismes de thermorégulation altérée chez les personnes atteintes de diabète et [maladies chroniques] pour prévenir les [conséquences liées] la chaleur”, indique Assoc Prof Jason Lee, autre auteur de cette étude, qui estiment que les acteurs de la recherches “devraient concentrer leurs efforts (...) afin d’améliorer les directives de prescription de médicaments et préserver la santé des personnes qui en ont besoin, même par temps chaud.”
Pour toutes les pathologies étudiées par les chercheurs, la poursuite du traitement est vital pour les patients. En cas de fortes chaleurs, si ces derniers constatent un impact sur la thermorégulation de leur corps, “cela ne justifie jamais d’arrêter de sa propre initiative un traitement, ni même de le réduire ou de l’interrompre quelques jours, prévient l’Assurance Maladie. C’est au médecin traitant d’évaluer la situation au cas par cas.”