Que ce soit le beau temps, les vacances ou tout simplement pour s’aérer, tout est bon pour faire une balade en forêt ou à la campagne. Mais, attention à ne pas ramasser n’importe quoi... certaines plantes cachent une toxicité aux conséquences potentiellement graves. Afin d’éviter toute mésaventure, l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a émis des recommandations à ce sujet.
Toxicité des plantes : toutes les parties sont concernées
Comme le rappelle, dans The Conversation, la Dr Sandra Sinno-Tellier, médecin de santé publique à l’Anses, toutes les parties des plantes peuvent être toxiques. Ainsi bulbes, feuilles, tiges, graines, fruits, baies, latex, sève… sont concernés. La belladone, par exemple, pousse facilement et ses baies noires sont sans rappeler de petites cerises bien attirantes. D’autant plus que leur saveur sucrée est fort trompeuse et fait oublier qu’elle peut entraîner, à l’ingestion de quelques baies, une paralysie du système nerveux avec une dilatation des pupilles, une accélération du rythme cardiaque, des maux de tête, des hallucinations, et même des troubles de la conscience, des convulsions et un coma pouvant conduire au décès.
Végétaux : une toxicité pas seulement cutanée
Ces plantes peuvent être simplement touchées, manipulées, voire mangées. Le contact est ainsi susceptible d'être cutané (peau), oculaire (mains qui frottent les yeux), voire digestif (en cas d’ingestion).
Et ce ne sont pas seulement les enfants qui sont touchés, des adultes de tout âge peuvent malencontreusement manipuler ces végétaux nocifs, trouvés dans la nature ou même dans le potager.
La Dr Sinno-Tellier rapporte "jusqu’à 10.000 appels (par an) aux Centres Antipoison du fait de l’exposition à des plantes ornementales ou sauvages".
Plantes toxiques : des fiches et des aide-mémoires utiles
Dans ses fiches d’information, certes datées de juin 2021 mais toujours d’actualité, l’Anses rappelle les risques de toxicité de plusieurs plantes courantes (philodendron, primevère obconique…). Dans ces fiches, figurent des informations utiles comme la photo de la plante, son nom commun et scientifique, sa photographie, les parties toxiques, les symptômes en cas d’intoxication, les gestes préventifs à suivre pour éviter tout problème et la conduite à tenir en cas d'intoxication. Elles fournissent par ailleurs les numéros des Centres Antipoison, également renseignés et mis à jour sur le site centres-antipoison.net.
Dans un aide-mémoire, l’Anses nous alerte sur les confusions possibles entre plantes comestibles et plantes toxiques avec des photos à l’appui. Un exemple avec le vérâtre (toxique) pris pour de la gentiane (comestible), ou encore l’oseille (comestible) souvent mélangée avec l’arum (toxique).
Et si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire l’étude faite en 2019 qui énumère les confusions les plus fréquentes et les plus graves selon les saisons. On y apprend qu'en hiver le bulbe de narcisse peut être pris pour un oignon. Cette erreur d’appréciation est susceptible de provoquer des douleurs abdominales, diarrhées, nausées, vomissements, vertiges, tremblements, maux de tête ou encore une hypersudation.
Comment éviter une intoxication avec les plantes ?
Pour prévenir toute intoxication malheureusement, voici quelques consignes à respecter selon les autorités sanitaires :
- tenir les enfants éloignés des plantes à risques : il faut par ailleurs les sensibiliser aux dangers liés à la cueillette ;
- ne pas manger la plante cueillie, en cas de doute sur son identification : ce consigne est aussi à appliquer avec les végétaux ramassés dans le verger ou le potager ;
- être vigilant quant à la période de récolte (floraison, fructification…) : il est préférable de respecter le cycle de vie de la plante ;
- photographier la cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication ;
- cesser immédiatement de manger, si la plante a un goût inhabituel ou désagréable ;
- ne pas cueillir par brassées (surtout les feuilles et les herbes) : cette méthode peut conduire à prendre d’autres espèces par inadvertance, et alors mélanger les toxiques et comestibles ;
- bien laver et trier les plantes avant leur consommation ;
- éviter le contact cutané direct avec les plantes photosensibilisantes (responsables de réactions anormales de la peau sous l’effet du soleil) : si nécessaire, porter gants et vêtements longs et couvrants permettant de protéger la peau du soleil.
Et en cas d’intoxication, voici les conseils à appliquer :
- en cas de troubles sévères ou de signes de détresse vitale (difficultés pour respirer, perte de conscience…), contactez le 15 ou le 112 (valable dans toute l'Europe) ou le 114 (pour les personnes sourdes ou malentendantes) ;
- si votre enfant a mis des feuilles ou des baies à la bouche, rincez l’intérieur de la bouche avec un linge humide, lavez lui les mains, et appelez un centre antipoison ou consulter un médecin en cas de symptôme ou de doute sur la plante ;
- N'attendez pas que les symptômes surviennent pour joindre un Centre antipoison en cas d’ingestion d’une plante toxique.