C’est une bonne nouvelle pour les phobiques des piqûres : des chercheurs de l’université Rutgers aux États-Unis travaillent sur une nouvelle méthode d’administration des médicaments à travers la peau. Selon eux, cette technique pourrait être utilisée pour réaliser des vaccinations sans injection. Leurs résultats sont publiés dans la revue spécialisée Nature Communications.
Vaccin, médicament : une méthode d’injection sans piqûre
La technique utilisée par ces chercheurs consiste à appliquer un "électrospray" sur la peau, qui est un "procédé industriel de revêtement par pulvérisation". "Dans le dépôt par électrospray, les fabricants appliquent une haute tension à un liquide qui coule, tel qu'un produit biopharmaceutique, le convertissant en fines particules, développent-ils. Chacune de ces gouttelettes s'évapore lorsqu'elle se déplace vers une zone cible, déposant un précipité solide à partir de la solution d’origine."
Cette méthode n’a pas été inventée par ces scientifiques, elle est déjà utilisée pour certains patchs à visée médicale. En réalité, cette équipe l’a perfectionnée afin de mieux contrôler la région cible dans la zone de pulvérisation et les propriétés électriques des particules microscopiques déposées. "Les méthodes actuelles n'atteignent qu'environ 40 % d’efficacité, estime l’un des auteurs principaux de cette recherche, Jonathan Singer. Cependant, grâce aux techniques d'ingénierie avancées que nous avons développées, nous pouvons atteindre une efficacité de 100 %."
Quelles peuvent être les applications de ces injections sans piqûre ?
Cette plus grande efficacité donne aux chercheurs l’espoir d’une application à la vaccination, mais cette technique innovante pourrait être utilisée dans de nombreux autres domaines médicaux. En effet, ces matériaux "sont utilisés sur les dispositifs médicaux implantés dans le corps, comme les stents, les défibrillateurs et les stimulateurs cardiaques", rappellent les auteurs. "Pouvoir appliquer un produit avec une efficacité de 100 % signifie qu'aucun matériau ne serait gaspillé, ce qui permettrait de recouvrir des dispositifs ou des vaccins de cette manière", estime Sarah Park, doctorante au Département de science et génie des matériaux de l'université Rutgers et co-autrice de cet article scientifique. Elle ajoute que la méthode pourrait être plus économique pour la production de médicaments, en comparaison à certains matériaux dits bioactifs. Leurs futurs travaux seront notamment dédiés à la recherche de substances compatibles avec cette technique d’administration.