"Des microplastiques ont été détectés dans les selles, les poumons et les placentas des êtres humains. Ils peuvent pénétrer dans le corps par la bouche, le nez et d'autres cavités corporelles en contact avec le monde extérieur. (…) Mais des données cruciales sur l'exposition aux microplastiques dans des organes complètement fermés font encore défaut", ont signalé des scientifiques du Capital Medical University à Pékin. Dans de récents travaux, ils ont identifié, de manière inattendue au cours de chirurgies, des microplastiques dans de nombreux tissus cardiaques.
Des particules de 20 à 500 micromètres fabriquées à partir de huit types de plastique
Pour parvenir à cette découverte, l’équipe a mené une expérience pour déterminer si ces particules de plastique avaient pénétré dans le système cardiovasculaire des personnes par le biais d'expositions directes et indirectes. Dans le cadre des recherches, les chercheurs ont prélevé des échantillons de tissus cardiaques sur 15 personnes ayant subi une opération cardiaque, ainsi que des échantillons de sang avant et après l'opération sur la moitié des participants. Les auteurs ont ensuite analysé les échantillons par imagerie infrarouge directe au laser.
Cette technique a permis de détecter des dizaines, voire des milliers de microplastiques dans la plupart des échantillons de tissus, bien que les quantités et les matériaux varient d'un participant à l'autre. Dans le détail, l’équipe a identifié des particules de 20 à 500 micromètres de large fabriquées à partir de huit types de plastique, dont le polyéthylène téréphtalate, le chlorure de polyvinyle et le poly(méthacrylate de méthyle).
Microplastiques : la taille des particules diminuait après l’opération cardiaque
Tous les échantillons de sang contenaient également des particules de plastique. "Neuf types de microplastiques ont également été détectés dans des échantillons de sang pré et postopératoires avec un diamètre maximal de 184 μm. En outre, la présence de poly(méthacrylate de méthyle) dans l'appendice auriculaire gauche, le tissu adipeux épicardique et le tissu adipeux péricardique ne peut être attribuée à une exposition accidentelle pendant l'opération, ce qui constitue une preuve directe de la présence de microplastiques chez les patients subissant une chirurgie cardiaque", peut-on lire dans les résultats des recherches publiées dans la revue Environmental Science & Technology. Après l'intervention chirurgicale, la taille moyenne des particules a diminué.
Les procédures médicales invasives, une voie d'exposition aux microplastiques négligée
Bien que l'étude ait porté sur un petit nombre de participants, les scientifiques affirment qu'ils ont fourni des preuves préliminaires que divers microplastiques peuvent s'accumuler et persister autour du cœur et dans ses tissus les plus profonds. Ils ajoutent que les résultats montrent que les procédures médicales invasives sont une voie d'exposition aux microplastiques négligée, car elles offrent un accès direct à la circulation sanguine et aux tissus internes. "Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour examiner l'impact de la chirurgie sur l'introduction des microplastiques et les effets potentiels des microplastiques sur le système cardiovasculaire d'une personne et sur son pronostic après une opération cardiaque."
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