- Une nouvelle étude révèle que les problèmes de santé mentale existants peuvent rendre les adolescents plus vulnérables à l'éco-anxiété.
- En revanche, les adolescents ayant de fortes inquiétudes liées au changement climatique, se montraient plus enclins à mener des actions pour protéger la planète.
- Les auteurs estiment qu'il faut développer un soutien psychosocial ciblé et sensible aux problématiques liées au changement climatique pour soutenir simultanément l’engagement climatique et la santé mentale des jeunes.
Canicule, incendie, tempête... le changement climatique peut créer de vives angoisses et inquiétudes. Ce qu'on appelle l'éco-anxiété est associée à une mauvaise santé mentale chez les jeunes, selon une étude de l'Imperial College de Londres et de l'université du Queensland, publiée 23 août dans la revue PLOS Global Public Heath. Toutefois, ces adolescents seraient plus enclins à agir pour l'environnement.
Une mauvaise santé mentale rend plus vulnérable à l'éco-anxiété
Pour mieux comprendre l'éco-anxiété et ses retentissements sur le quotidien, les chercheurs ont interrogé plus de 500 Britanniques âgés de 16 à 24 ans. Ils ont posé des questions sur leur santé mentale, leur bien-être en général, leur détresse face au changement climatique, comment ce dernier a affecté positivement ou négativement leur vie et s'ils sont impliqués dans des actions en faveur de l'environnement et du climat.
Les résultats montrent que les individus ayant des problèmes de santé mentale sont plus susceptibles de ressentir de l'éco-anxiété.
Par ailleurs, environ 10 % des jeunes sondés ont déclaré être très angoissés et s'inquiéter régulièrement de l'impact du changement climatique sur leur avenir. "Bien que peu de ces personnes aient connu des phénomènes climatiques extrêmes, elles ont déclaré être bouleversées par la dégradation de l’environnement dans les endroits qui leur étaient chers, frustrées face au manque d’action face au changement climatique, au manque d’action personnelle, à l’inquiétude quant à leur avenir et à des sentiments de culpabilité et de honte", précisent les scientifiques dans un communiqué.
Réchauffement climatique : plus anxieux, mais plus enclins à agir
Si les individus ayant connu des troubles de santé mentale comme la dépression, ont un risque accrus de souffrir d'éco-anxiété, ils sont aussi plus enclins à agir pour l'environnement.
En effet, les participants qui exprimaient une grande détresse face aux changements climatiques, étaient plus susceptibles de s'engager et de s'épanouir dans la lutte contre la hausse des températures et la pollution. "Les émotions positives, comme l’espoir, et les émotions négatives, comme la colère et la frustration, étaient liées à l’activisme climatique, tandis que la culpabilité, la honte, la tristesse et la peur étaient associées à une moindre action", indique l'équipe.
L'importance de soutenir les jeunes confrontés à l'éco-anxiété
Face à la détresse psychologique associée à l'éco-anxiété chez les jeunes, il est essentiel de reconnaître l'impact du changement climatique sur leur bien-être mental, selon les chercheurs.
Les auteurs ajoutent "Même au milieu de la pandémie mondiale, et bien qu’ils aient été épargnés par les pires impacts climatiques, les jeunes résidents britanniques étaient bouleversés par le changement climatique. Nos travaux suggèrent que les émotions liées au changement climatique peuvent inciter à prendre des mesures, ce qui a des implications sur la manière dont nous communiquons sur le changement climatique. Nos résultats mettent également en évidence la nécessité d’un soutien psychosocial ciblé et sensible aux problématiques liées au changement climatique pour soutenir simultanément l’engagement climatique et la santé mentale des jeunes".