Également appelé syndrome post-Covid, le Covid long fait référence à tous les symptômes qui persistent pendant plus de quatre semaines chez les personnes ayant été infectées par le coronavirus. Ils peuvent inclure des problèmes respiratoires, une fatigue chronique, une perte ou une altération de l'odorat, des douleurs multiples, des problèmes cutanés, et même des troubles psychologiques. Les mécanismes exacts du Covid long restent mal compris, mais il semble que les réponses du système immunitaire jouent un rôle clé dans son apparition. Les scientifiques de l'Institut Pasteur en collaboration avec l’Inserm, le CNRS et l’AP-HP ont entrepris des recherches approfondies pour mieux comprendre ce phénomène.
Leurs découvertes ont été présentées dans la revue Frontiers in Immunology, en juillet dernier.
Covid long : des réponses immunitaires diverses selon les patients
Les chercheurs ont examiné la production d'anticorps et la présence de cellules T antivirales chez des patients atteints de Covid long. Les résultats ont révélé que près d'un tiers des malades présentaient une réponse immunitaire très faible, tandis que les autres montraient une réponse aussi forte, voire plus forte, que les personnes complètement rétablies de la Covid-19.
Ces découvertes suggèrent qu'il existe deux types majeurs de Covid long, caractérisés par des réponses immunitaires différentes. Dans un cas, les patients ont le Covid long, car leur réponse immunitaire insuffisante ne permet pas à l'organisme d'éliminer complètement le virus. Dans l'autre les personnes souffrent de ce trouble, car leur réponse immunitaire excessive entraîne des dommages inflammatoires. Cette distinction ouvre des perspectives intéressantes pour une meilleure prise en charge des malades atteints de Covid long.
Covid long : des tests plus sensibles pour améliorer la prise en charge
En identifiant les différents types de réponses immunitaires après une infection à la covid-19, les médecins pourraient adapter les traitements et les soins en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Par exemple, les patients ayant une réponse immunitaire faible pourraient bénéficier de thérapies complémentaires pour renforcer leur système immunitaire, tandis que ceux ayant une réponse immunitaire excessive pourraient nécessiter des traitements anti-inflammatoires pour réduire les dommages causés par l'inflammation.
Et justement, pour son étude, l'équipe de l'institut pasteur a dû développer des examens immunologiques particulièrement sensibles pour détecter une réponse immunitaire chez les patients avec Covid long « faibles répondeurs », pour lesquels le test standard de recherche d'anticorps était négatif. Ils ont permis de retrouver des "traces de réponses" chez plus de la moitié des patients qui avaient été classés comme séronégatifs.
"S’ils sont validés, ces tests de laboratoire plus sensibles pourraient être utilisés pour aider les patients séronégatifs à documenter leur infection, et permettraient donc de faciliter leur accès aux soins médicaux", affirme Lisa Chakrabarti, chercheuse au sein de l’unité "Virus et immunité" dans un communiqué de l'Institut Pasteur paru le 23 août 2023.
Ces examens pourraient aider à diagnostiquer plus rapidement et avec plus de précision les patients atteints de Covid long, ce qui est crucial compte tenu du nombre estimé d'un million de personnes en France souffrant de symptômes persistants.