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Infectiologie

Infection urinaire : une nouvelle souche E.coli en cause ?

Des chercheurs ont découvert qu’une nouvelle souche de la bactérie Escherichia coli (E. coli) serait responsable de graves infections urinaires. 

Infection urinaire : une nouvelle souche E.coli en cause ? PeopleImages/iStock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs du CHU de Toulouse ont découvert une nouvelle souche dE. coli qui serait responsable de graves infections urinaires.
  • Il s’agit de la souche d’E. coli HlyF qui a des gènes de résistance aux antimicrobiens.
  • La résistance aux antimicrobiens pourrait être l’une des principales causes de mortalité dans le futur.

90 % des cas de cystites sont dus à la bactérie Escherichia coli (E. coli), selon l’Assurance maladie. Une cystite est une infection urinaire localisée au niveau de la vessie. Mais d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Clinical Microbiology and Infection (CMI), une nouvelle souche de cette bactérie serait à l’origine d’infections urinaires plus graves. 

Des infections urinaires plus graves avec la nouvelle souche de la bactérie

"Bien que les infections urinaires débutent généralement de manière bénigne par une cystite cantonnée à la vessie, elles peuvent également toucher le rein (…) ou évoluer vers une infection potentiellement mortelle connue sous le nom de sepsis (lorsque l’infection se propage dans la circulation sanguine) provoquant une réponse inflammatoire généralisée”, peut-on lire dans le communiqué du CHU de Toulouse. Selon les chercheurs, ces formes graves seraient dues à une nouvelle souche d’E. coli. 

Lors de leurs travaux, les scientifiques ont isolé les souches d’E. coli de culture d’urine de 223 patients admis aux urgences adultes du CHU de Toulouse. Après les avoir analysés, ils ont découvert le “rôle d’un nouveau facteur de virulence, HlyF qui est porté par un plasmide (un petit fragment d’ADN) capable d’être transféré entre les bactéries et ainsi de disséminer rapidement au sein des différents phylogroupes et pathotypes de E. coli par conjugaison.

En reproduisant chez la souris des infections urinaires, les chercheurs ont pu confirmer qu’HlyF augmentait la capacité de la bactérie E. coli à induire une “infection sévère avec une dissémination sanguine et une réponse inflammatoire exacerbée”. 

Une nouvelle souche de la bactérie E. coli plus résistante 

De plus, les chercheurs ont découvert que la souche d’E. coli HlyF avait des gènes de résistance aux antimicrobiens. Selon l’Institut Pasteur, “la résistance aux antibiotiques d'une bactérie peut résulter soit de mutations soit de l'acquisition de gènes de résistance conférant la résistance à un ou plusieurs antibiotiques”. La découverte de cette souche pourrait être inquiétante puisque les gènes de résistance peuvent s'échanger entre bactéries.

Compte tenu du vieillissement de la population et de l’augmentation des comorbidités et des procédures médicales complexes (telles que les greffes d’organes ou les traitements immunosuppresseurs), la fréquence des infections urinaires, en particulier les infections sévères et compliquées, est susceptible d’augmenter, explique le Pr Eric Oswald, biologiste au CHU de Toulouse, dans le communiqué. En outre, la résistance aux antimicrobiens est appelée à devenir l’une des principales causes de mortalité dans les décennies à venir. Il est donc essentiel de surveiller, (…) la présence et l’évolution des plasmides qui favorisent la dissémination de facteurs de virulence tels que HlyF, induisant des infections plus sévères voir mortelles et portant des gènes de résistance aux antibiotiques.

En France, chaque année, environ une femme sur dix développe une cystite selon le CHU de Toulouse et, au cours de sa vie, une patiente sur deux présentera une infection urinaire. 

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