L’incidence de la mort subite de l’adulte est estimée à 1/1.000 habitants par an, ce qui représente environ 60.000 par an en France, selon la Fondation cœur et recherche. La mort subite cardiaque est définie comme étant "une mort naturelle avec perte brutale de conscience dans l’heure qui suit le début des symptômes, chez un sujet ayant ou non une maladie cardiaque connue”.
Les symptômes d’une mort subite ressentis 24 heures avant
Dans une étude publiée dans la revue The Lancet, des chercheurs indiquent que 50 % des personnes victimes de mort subite ont eu des signes annonciateurs dans les 24 heures précédant leur arrêt. Ils estiment qu’il y a donc bien des signes qui peuvent annoncer une mort subite et que les connaître permettrait donc d’éviter certains décès.
"C'est typiquement la personne qui se lève le matin en allant bien et s'effondre soudainement dans le métro en se rendant au boulot, explique Eloi Marijon, professeur de cardiologie à l'université Paris-Cité et chercheur à l'Inserm. La majorité des personnes décédées ne sont pas autopsiées. Or, si l'on veut mieux prédire, il vaut mieux comprendre les mécanismes, donc être capable d'analyser davantage de données.”
La dyspnée et les douleurs thoraciques, les symptômes de la mort subite
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont comparé les données de personnes victimes d’une mort subite à ceux qui n’en ont pas eu mais qui avaient des symptômes similaires. Ainsi, ils ont observé que les patients ayant eu une mort subite ressentaient généralement les symptômes suivants : dyspnée (essoufflement soudain) ou douleurs thoraciques. Dans le détail, les hommes souffraient davantage de douleurs thoraciques tandis que pour les femmes, la dyspnée était le symptôme le plus important.
"Des études récentes démontrent qu'en cas de massage [cardiaque] et défibrillation dans les minutes qui suivent l'événement, on peut atteindre plus de 80 % de survie, indique Eloi Marijon. Il faut éduquer la population, installer des défibrillateurs dans tous les lieux publics." Selon une enquête Odoxa, 34 % des Français ont déjà suivi une formation aux gestes de premiers secours, mais seuls 36 % d’entre eux se sentiraient totalement en capacité d’agir.