Les troubles du stress post-traumatique (TSPT) surviennent après un événement traumatisant. Ils se traduisent par une souffrance morale et des complications physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle. Actuellement, la prise en charge de ces troubles psychiatriques repose sur les psychothérapies, par exemple la thérapie cognitivo-comportementale. "Sur le plan médicamenteux, des sédatifs, des antidépresseurs ou des anxiolytiques sont souvent prescrits en complément. (…) Ils ont toutefois une efficacité limitée, purement symptomatique", indique l’Inserm.
Écrire ses pensées et son ressenti à la main après un traumatisme pour "mieux réfléchir"
Dans une récente étude, une équipe de chercheurs américains ont révélé que la thérapie par exposition écrite semblait être prometteuse dans la lutte contre le trouble du stress post-traumatique. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude parue dans la revue JAMA Psychiatry. Dans le cadre des travaux, les scientifiques ont recruté 178 vétérans souffrant de TSPT. "134 (75,3 %) étaient des hommes, et l'âge moyen était de 44 ans", ont-ils précisé. Les participants ont été divisés en deux groupes.
Certains ont suivi une thérapie par exposition écrite, qui incite les patients à écrire à la main leurs pensées et leur ressenti après un traumatisme et ensuite à en parler avec un thérapeute. Ils ont bénéficié de cinq à sept séances de 45 à 60 minutes. "C'est un processus plus lent, qui permet aux patients de mieux réfléchir à ce qui s'est passé, qui était là et qu'ont-ils dit, parce qu'ils écrivent à ce sujet", a expliqué Denise Sloan, psychologue et auteure des recherches.
Les autres volontaires ont suivi une thérapie par exposition prolongée, qui consiste à confronter le patient aux souvenirs traumatisants mais également aux stimuli évocateurs de son traumatisme. "Ils ont bénéficié de huit à quinze séances de 90 minutes. (…) Des évaluations indépendantes ont été réalisées au début de l'étude et 10, 20 et 30 semaines après la première séance de traitement."
Thérapie par exposition écrite : les patients étaient moins susceptibles d'abandonner le traitement
D’après les résultats, les participants des deux traitements ont vu leur état s'améliorer de manière significative, avec des tailles d'effet observées importantes. "La différence la plus importante entre les traitements a été observée à 10 semaines et était en faveur de la thérapie par exposition écrite." Selon l’équipe, 12,5 % des adultes ayant participé à la thérapie par exposition écrite l'ont arrêtée avant la fin, tandis que 35,6 % des membres du groupe de thérapie par exposition prolongée n’ont plus suivi le traitement.
"Nous avons beaucoup de personnes qui ont besoin d'un traitement et nous ne pouvons pas répondre à cette demande. Nous devons revoir ce que nous faisons et nous rendre compte de ce qui est nécessaire pour obtenir des résultats positifs. Parce que la plupart des gens ne peuvent pas suivre un traitement qui s'étale sur douze à seize séances", a conclu Denise Sloan.