La cigarette électronique a remporté une première bataille, mais elle n’a pas gagné la guerre de la liberté d’usage. Il y a un mois, le Parlement européen a décidé de faire de l'e-cigarette un produit de consommation courante. A la grande satisfaction des vapoteurs et des vendeurs. Mais « la cigarette électronique n’est pas neutre dans l’environnement immédiat », estime, pour sa part, François Digard. Le maire UMP de Saint-Lô (Manche) vient de prendre un arrêté municipal interdisant son utilisation dans les bâtiments communaux. Alors même que cette question n’est pas encore tranchée par le ministère de la Santé, rappelle Bertrand Fizel dans Le Parisien.
D’autres nuages s’amoncellent sur le parcours des vapoteuses. Après avoir fait le beau temps, la Commission européenne annonce la tempête. Selon des informations obtenues par le quotidien, le texte communautaire prévoit de limiter au strict minimum les arômes et de n’autoriser qu’un seul modèle de cigarette sur le marché. « L'enjeu est de réglementer l'e-cigarette afin de ne pas en faire un produit attractif pour les non-fumeurs », décode Axel Singhofen, conseiller des Verts au Parlement.
Si les défenseurs du produit y voient là une mesure pour tuer la diversité du marché, les partisans du durcissement de la législation, eux, veulent éloigner les plus jeunes de la tentation.
Une étude de l’Université de San Francisco (Californie, Etats-Unis) donne du crédit à cette dernière thèse. Cette étude, publiée dans The Journal Adolescent Health, tend à montrer que les jeunes vapoteurs auraient tendance à fumer plus de cigarettes que les autres. L’auteur principal, Stanton Glantz, annonce même une « nouvelle voie vers l’addiction à la nicotine pour les enfants ».
Difficile aujourd’hui de trancher tant les lobbys de tous bords dressent des écrans de fumée. Il reste à démontrer à grande échelle et sur le long terme ce que chacun d’entre nous a pu constater dans son entourage : de plus en plus de gros fumeurs ont limité leur consommation avec la cigarette électronique.