"Inciter les personnes à adopter un comportement de vie actif" : telle est la définition que Cécilia Zublena, coordinatrice en activité physique adaptée, donne de sa mission. Autant dire que la tâche est ambitieuse dans un pays où 95% des personnes sont trop sédentaires avec toutes les conséquences négatives sur leur santé. Une situation que vise à corriger le statut de "grande cause nationale pour 2024" accordé à l'activité physique par le président de la République lui-même en s'appuyant sur un potentiel "effet Jeux Olympiques" qui doivent se tenir l'année prochaine à Paris.
Mais cette activité physique à laquelle chacun devrait consacrer une demi-heure par jour pour bénéficier de ses effets sur la santé est souvent un véritable défi personnel : comment la choisir, comment s'organiser pour l'intégrer dans son quotidien, quels moyens y consacrer et, surtout, comment trouver la motivation pour "s'y mettre" ? D'où l'intérêt pour certains de chercher un accompagnement. Un "coaching" comme on qualifie couramment ce service.
Accompagner les personnes pour améliorer leur condition physique
Alors, le coach, utile ou pas ? "Tous les sportifs de haut niveau bénéficient du soutien d'un préparateur physique pour améliorer leurs performances. Nous, nous accompagnons les personnes pour améliorer leur condition physique et ainsi améliorer aussi leur santé, explique Cécilia Zublena, et comme pour les grands sportifs, cela nécessite de prendre en compte des composantes mentales et psychologiques".
Le recours à des professionnels de l'activité physique permet de bénéficier d'une démarche complète. "Cela commence toujours par un bilan initial qui permet de faire le point sur l'état de santé d'une personne et surtout cibler ses besoins, ses motivations... et les freins!", précise Cécilia Zublena.
Des Maisons sport-santé sur tout le territoire
Mais à qui s'adresser ? A côté de professionnels indépendants -veiller toujours à la qualité de leur formation, l'accompagnement en activité physique adaptée nécessite un diplôme universitaire- le ministère des Sports et le ministère des Solidarités et de la Santé ont créé le programme des Maisons Sport-Santé (MSS) en 2019. Ces structures seront à terme présentes sur tout le territoire : "Le maillage territorial n'est pas encore optimal, mais l'objectif est de rendre ces maisons sport-santé accessible à tout et partout", souligne Cécilia Zublena.
Un accompagnement de 6 mois jusque tout au long de la vie
Autre point essentiel, comme fonctionne un accompagnement en activité physique ? "Il s'agit soit d'une démarche personnelle, soit d'une prescription donnée par un médecin et s'il y a encore des progrès à faire sur ce point, ils sont de plus en plus nombreux à prescrire; mais dans tous la plupart des cas, c'est une démarche enclenchée lorsqu'un problème de santé arrive", remarque la coordinatrice en activité physique adaptée. La durée de tels accompagnements est évidemment très variable : "Cela doit se poursuivre pendant au moins 6 mois, mais cela peut durer tout au long de la vie, la santé peut évoluer, les motivations aussi ! Pour certaines personnes, le coaching est nécessaire sur le long terme, pour d'autres, cela peut être plus rapide", remarque Cecila Zublena. Quant à la forme de cet accompagnement, il se fait soit en présentiel, en séances individuelles ou collectives, soit à distance, par visio ou même par téléphone qui permettent un suivi régulier.
Une prise en charge possible par les mutuelles
Combien cela coûte ? "Tout dépend du projet et du mode d'accompagnement choisi", répond Cécilia Zublena en évoquant un coût de quelques dizaines d'euros par séance dans les Maisons Sport-Santé. S'il n'y a pas de prise en charge prévue par l'Assurance maladie, des aides peuvent être accordées par certaines collectivités locales. Et certaines mutuelles assurent une prise en charge de ces accompagnements, notamment pour les personnes qui souffrent de maladies chroniques et qui sont en ALD.