La grippe est une maladie respiratoire banale mais elle provoque encore entre 300.000 et 600.000 décès chaque année dans le monde. Elle est causée par le virus de l'influenza, qui infecte les voies respiratoires supérieures et inférieures, en particulier les poumons. Le virus de la grippe est connu pour muter régulièrement, ce qui rend la vaccination annuelle essentielle pour se protéger contre les différentes souches circulant chaque année. Malgré les progrès dans le développement de vaccins et de traitements antiviraux, la grippe reste un problème de santé publique majeur.
La réponse immunitaire des cellules pulmonaires
Pour comprendre comment les cellules pulmonaires se défendent contre le virus de la grippe, une équipe de chercheurs du Trinity College de Dublin en Irlande a mené une étude approfondie. Leurs travaux, publiés dans la revue iScience, ont révélé un mécanisme clé de défense utilisé par les cellules pulmonaires pour contrer l'infection. Lorsqu'un virus de la grippe pénètre dans les cellules pulmonaires, l'ARN viral et les virus de la grippe stimulent deux voies moléculaires différentes qui déclenchent une cascade de réactions chimiques.
Le rôle essentiel des gasdermines dans la réponse immunitaire
Les chercheurs ont découvert que cette cascade de réactions conduit à l'activation de deux protéines spécifiques, appelées « gasdermine D » et « gasdermine E ». Ces protéines jouent un rôle essentiel dans la réponse antivirale des cellules pulmonaires. En formant des pores dans les cellules épithéliales pulmonaires, les gasdermines permettent la libération d'agents spéciaux appelés cytokines. Les cytokines jouent un rôle crucial dans le renforcement du système immunitaire en stimulant une réponse inflammatoire et en recrutant d'autres cellules immunitaires pour combattre l'infection.
Empêcher la propagation du virus
Outre la libération de cytokines, les gasdermines jouent un autre rôle important dans la réponse antivirale. Lorsqu'ils forment des pores membranaires, cela provoque la mort des cellules infectées par le virus de la grippe. Cette mort cellulaire programmée, appelée pyroptose, empêche la propagation du virus dans les tissus pulmonaires sains. En d'autres termes, les cellules pulmonaires se sacrifient pour empêcher le virus de se propager et d'infecter d'autres cellules.
Des implications pour le traitement de différentes infections virales
Les résultats de cette étude ont des implications bien au-delà de la grippe. En comprenant le mécanisme par lequel les cellules pulmonaires se défendent contre le virus de la grippe, les chercheurs espèrent pouvoir développer de meilleurs traitements pour d'autres infections virales, y compris la Covid-19. En effet, de nombreuses infections respiratoires, telles que la grippe et la Covid-19, partagent des caractéristiques similaires et affectent les voies respiratoires. Comprendre comment les cellules pulmonaires combattent la grippe pourrait donc aider à développer de nouvelles stratégies de traitement pour ces maladies.