- L’ANSM lance une alerte contre la mauvaise utilisation de la kétamine et le risque d’effets secondaires graves.
- L’abus, le mauvais usage, l’utilisation prolongée ou répétée de kétamine peuvent provoquer des atteintes rénales et hépatiques sévères.
- La kétamine est un stupéfiant qui agit aussi sur l’activité cérébrale (action psychotrope). Elle nécessite donc une prescription stricte et encadrée compte tenu du risque de dépendance et d’accoutumance.
L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a émis le 30 août 2023, une alerte relative au mésusage de la kétamine.
Habituellement indiqué en anesthésie, ce médicament classé stupéfiant est également prescrit dans le cadre des douleurs rebelles ou chroniques (comme dans la fibromyalgie) mais en dehors des recommandations médicales (AMM).
Et son utilisation a sérieusement augmenté ces dernières années compte tenu de ses propriétés psychotropes (agissant sur l’activité cérébrale). Cette molécule est alors utilisée pour un usage non médical festif ou sexuel (chemsex).
Kétamine : un produit qui n’est pas sans danger
Mais attention car la kétamine n’est pas un produit anodin. En cas d’utilisation prolongée, répétée ou détournée, elle peut en effet être responsable d’atteintes graves du foie et des voies biliaires (hépatite par exemple), et des voies urinaires (insuffisance rénale aiguë…). Et la survenue de ce type de complications a augmenté selon les données des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV).
De même des cas d’erreurs médicamenteuses ont été rapportés. Ils sont causés par la confusion entre les différents dosages des médicaments à base de kétamine.
Kétamine : des précautions à prendre pour éviter les complications
Devant la recrudescence des cas de dépendance, d’abus et de mésusage de la kétamine, l’ANSM informe donc les médecins mais aussi les patients et les utilisateurs de ce produit que "l’utilisation prolongée et/ou répétée de kétamine dans un cadre médical ou récréatif (vous) expose à des risques" :
- D’atteintes du foie telles qu’inflammation des voies biliaires et diminution de la sécrétion de bile. Les analyses de sang régulières que votre professionnel de santé vous a prescrites permettent de les détecter.
- D’atteintes du rein et des voies urinaires telles qu'une cystite non infectieuse ou une cystite interstitielle (syndrome de la vessie douloureuse), qui peuvent engendrer une hydronéphrose (atteinte du rein liée à une rétention d’urine). En cas d’apparition de sang dans les urines ou de douleurs pelviennes qui sont les symptômes de ce type de pathologies, consultez votre médecin sans attendre.
- De dépendance et d’accoutumance (besoin d’augmenter la dose pour obtenir le même effet), en particulier chez les personnes ayant des antécédents de pharmacodépendance. Il faut consulter votre médecin si vous êtes dans cette situation.
Kétamine : un stupéfiant aux règles de prescription encadrées
L’ANSM rappelle également que ce médicament étant considéré comme un stupéfiant, sa prescription est effectuée sur ordonnance sécurisée, sous certaines conditions et est limitée à 28 jours. Elle indique que ces médicaments sont réservés à un usage hospitalier et qu’ils peuvent en outre être administrés par tout médecin spécialisé en anesthésie-réanimation ou en médecine d'urgence lorsqu’il intervient en situation d'urgence ou dans le cadre d'une structure d'assistance médicale mobile ou de rapatriement sanitaire.
Et comme tout médicament, l'utilisation de la kétamine n'est pas sans conséquence. Rappelons-nous, comme l'a déjà précisé l'ANSM sans sa campagne 2023 : "« Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère ».