Une étude récente sur des souris obèses indique qu'il pourrait être bientôt possible de perdre du poids sans changer son régime alimentaire grâce à un inhibiteur d'enzyme. Si ces résultats se confirment chez l'homme, cela pourrait révolutionner les traitements contre l'obésité.
Obésité et perte de poids : quel est le rôle du cerveau ?
La façon dont notre corps transforme les aliments et génère de l'énergie est centrée sur une partie du cerveau connue sous le nom de "zone hypothalamique latérale" (LHA), dont nous savons qu'elle envoie des signaux aux réserves de graisse de notre corps (plus scientifiquement connues sous le nom de "tissus adipeux").
La manière exacte dont cet échange se déroule n'est pas encore bien claire. Une équipe de chercheurs a donc voulu en savoir plus en faisant des expériences sur des souris.
Les chercheurs ont d'abord découvert que les souris obèses à cause d'un régime alimentaire présentaient un ralentissement des neurones GABRA5 dans le LHA. Ils ont ensuite examiné ce qui se passerait s'ils utilisaient l'inhibition chimiogénétique pour stopper davantage l'activité des neurones GABRA5 à l'aide de produits chimiques. Ils ont alors observé une prise de poids supplémentaire chez les animaux.
Ils ont donc finalement cherché avec succès un moyen d'induire l'effet inverse en activant les neurones GABRA5 pour qu'ils agissent comme un interrupteur dans la régulation de la graisse corporelle.
Obésité et perte de poids : vers la fin des régimes alimentaires ?
"Notre étude met en évidence des cibles moléculaires prometteuses pour lutter contre l'obésité sans compromettre l'appétit" ou avoir recours à des régimes alimentaires entraînant bien souvent un "effet yoyo", résument les scientifiques.
Suite à ces résultats prometteurs, une entreprise biotechnologique poursuit actuellement ses travaux afin de développer un médicament qui inhibe les neurones GABRA5.
47,3 % des Français en situation de surpoids ou d’obésité
En 2020, près d’un Français sur deux (47,3 %) était en situation de surpoids ou d’obésité, selon les chiffres d’une nouvelle enquête Odoxa pour La ligue contre l'obésité. Et c’est l’obésité qui progresse le plus – elle a doublé depuis 1997. Aujourd’hui, 17% des Français sont en situation d’obésité (dont 6 % des enfants âgés de 8 à 17 ans).
L’obésité massive a, elle, pratiquement doublé en une décennie, passant de 1,1 % en 2009 à 2 % en 2020, et concerne désormais plus d’un million de Français.