Souvent très complexante pour les adolescents, l’acné pourrait en réalité être bénéfique pour la peau, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Science Advances.
L’acné, une alliée pour la peau
L’acné est due à la bactérie Cutibacterium acnés, pouvant être responsable d'éruptions de boutons douloureux. Repérée par le magazine scientifique Epsiloon, cette recherche a été menée par une équipe franco-américaine, qui a examiné le cycle de vie de cette bactérie.
Pour les besoins de l’étude, les scientifiques ont réalisé une analyse de la réponse des kératinocytes humains, des cellules constituant une majeure partie de l’épiderme, à plusieurs bactéries commensales différentes sur la peau. Ils ont alors constaté que la bactérie Cutibacterium acnés induit une forte augmentation des lipides essentiels - elle les multiplie par trois -, en particulier des triglycérides, des céramides, du cholestérol et des acides gras libres. Ces substances sont essentielles à la bonne santé de notre peau. Une réponse similaire a été observée dans l'épiderme de souris et dans la peau humaine atteinte d’acné, ont indiqué les responsables des travaux.
La bactérie Cutibacterium acné constitue une barrière contre les pathogènes
Lors de sa chronique sur France Info, Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine Epsiloon a également précisé que les bactéries acnés favorisent la régulation de la température, contrôlent la perte d’eau ainsi que l’acidité de la peau. "Elles forment une barrière contre les bactéries pathogènes, par exemple le staphylocoque doré. Elles jouent un rôle anti-inflammatoire. Elles favorisent même la production d’un acide qui protège la peau contre les UVB. Et plus généralement, l’acné a une influence sur toute la communauté de bactéries qui siègent sur notre peau. C’est en quelque sorte elle, qui se trouve à la tête de notre microbiote – dont on sait que l’équilibre est crucial", a-t-elle souligné.
L’acné est donc bénéfique pour notre organisme, mais comment expliquer l’apparition des boutons ? D’après les chercheurs, les éruptions cutanées seraient causées par une mauvaise communication entre l’hôte et la bactérie. Cet élément de réponse pourrait donc ouvrir la voie à de nouvelles recherches qui permettraient de mieux traiter cette inflammation sans pourtant éradiquer l’acné.