« Ces personnes sont nombreuses, spécifiques, écorchées parfois, particulièrement sensibles, et nous devons tout faire pour les accompagner dans le champ de l’âge, » a déclaré ce 27 novembre le ministère chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie Michèle Delaunay. Elle commentait le rapport de trois associations sur « le vieillissement des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles (LGBT) et des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ». Ce rapport a pour objectif de mieux accompagner ce public lorsqu’il vieillit. La question de leur prise en charge n’avait encore jamais été abordée.
Lutter contre l'homophobie chez les personnes âgées
Les associations qui ont rédigé ce rapport estiment qu’il est primordial de sensibiliser, informer et former les professionnels soignants et non-soignants aux spécificités de ces publics. Ils évoquent notamment les « LGTphobies vécues par les personnes âgées. »
Il est nécessaire de sortir des stéréotypes, notamment autour du VIH, et de protéger les malades des agressions du personnel et des résidents. Le rapport propose pour cela de former le personnel des établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) à l’acceptation des différences de genres et au VIH. Il souligne aussi l’importance de cesser les discriminations d’admission liées à l’orientation sexuelle et à la séropositivité. Cela devra passer, selon eux, par une charte rénovée qui tienne compte des LGBT.
Des établissements pour les homosexuels
La mesure phare préconisée par le rapport risque aussi d’être la plus controversée. Elle propose de créer des EHPAD destinés aux LGBT uniquement. Une telle structure permettrait de protéger des « communautés confrontées dans leur vie à l’illégalité, aux discriminations, […] à l’épidémie du VIH. » Le rapport souligne toutefois le risque de créer des « ghettos LGBT, […] de réduction de l’individu à son orientation sexuelle ou à son identité de genre. » C’est pourquoi il propose des expérimentations tenant compte des attentes des patients, tout en précisant que le but n’est pas de généraliser cette prise en charge. Michèle Delaunay a accueilli favorablement cette proposition et envisage même de l’étendre au champ religieux.
