Shampoings, revêtements de sol en vinyle, jouets, emballages alimentaires… Les phtalates sont omniprésents dans notre quotidien et pourtant, les données incriminant ces substances chimiques d’entraîner divers troubles de la santé ne manquent pas ! Après les cancers pédiatriques, le diabète chez la femme ou encore les risques cardiovasculaires chez l’homme -pour ne citer que cela- ces perturbateurs endocriniens sont aujourd’hui soupçonnés de nuire au développement cérébral des jeunes garçons.
Phtalate : un lien découvert uniquement chez les garçons
“Nos résultats soulignent l’impact potentiel de l’exposition maternelle aux phtalates sur le développement émotionnel et comportemental des enfants, en particulier chez les garçons”, a déclaré Liron Cohen-Eliraz, l'auteure principale de l’étude publiée dans le numéro de septembre de la revue NeuroToxicology.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont recruté des femmes enceintes de 11 à 18 semaines. Leur urine a été analysée pour détecter la présence de sous-produits de phtalates (DEHP, DiNP et MBzBP). Les chercheurs ont par la suite évalué les progrès comportementaux et développementaux des enfants âgés de 24 mois. Ils ont alors constaté que les garçons exposés à des niveaux plus élevés de DEHP au cours du premier trimestre de la grossesse obtenaient des résultats inférieurs lors des mesures concernant le développement personnel et social. Ces enfants ont également eu des scores plus élevés sur les échelles de réactivité émotionnelle, d’anxiété et de dépression. “Aucune différence n'a été trouvée dans les problèmes de développement et de comportement entre les niveaux d'exposition maternelle élevés et faibles au DEHP chez les filles”, indique le rapport.
Réduire l’exposition aux produits chimiques pendant la grossesse
Si des études supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre l’impact des phtalates sur la santé et le développement humains, la chercheuse insiste pour que des mesures de prévention soient rapidement prises : “Notre étude s'ajoute au nombre croissant de preuves soulignant la nécessité d'une plus grande sensibilisation à l'environnement et d'actions visant à minimiser l'exposition aux produits chimiques nocifs pendant la grossesse.”
Bien qu'il soit actuellement impossible de supprimer entièrement leur présence, il est possible de limiter l’exposition à ces substances grâce à certains gestes au quotidien, tels que :
- réduire le nombre de cosmétiques utilisés ;
- limiter l’usage de produits chimiques pour le nettoyage ;
- préférer le verre au plastique pour les contenants alimentaires et les ustensiles de cuisine ;
- privilégier le “fait maison” ;
- aérer tous les jours le logement pendant au moins dix minutes.