- Des chercheurs américains ont observé une association entre les traitements contre l’infertilité et l'augmentation des risques d'hospitalisation pour un accident vasculaire cérébral.
- D’après les résultats, les femmes ayant reçu un traitement pour la fertilité ont un risque 66% plus élevé d’être hospitalisées dans l’année suivant la grossesse.
- Toutefois, des professionnels de santé ont alerté sur les limites de ces résultats.
Une récente étude publiée dans la revue JAMA, a suggéré que les femmes ayant reçu un traitement de fertilité pourraient être exposées à un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral (AVC) ainsi qu’à une hospitalisation à la suite d'une attaque cérébrale dans l’année suivant l’accouchement que celles qui n’ont pas reçu de traitement.
Traitement de fertilité : les femmes ont un risque de 66 % d’être hospitalisées pour un AVC
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de la faculté de médecine Rutgers Robert Wood Johnson dans le New Jersey (États-Unis) ont recruté plus de 31 millions de femmes enceintes âgées de 15 à 54 ans ayant accouché entre 2010 et 2018.
D’après les résultats, les patientes ayant reçu des traitements de fertilité étaient 66 % plus susceptibles d’être hospitalisées pour un AVC dans les douze mois suivant leur accouchement par rapport à celles ayant donné naissance après une conception spontanée. Les chercheurs ont également observé que le risque d'hospitalisation pour AVC hémorragique étant nettement plus élevé que celui pour AVC ischémique. "De manière frappante, l’augmentation du risque était évidente dès les 30 premiers jours après l’accouchement, ce qui met en évidence la nécessité d’un suivi précoce et continu dans cette population", peut-on lire dans l’étude.
Une étude qui présente de nombreuses limites
Toutefois, les hospitalisations pour un AVC après un accouchement restent rares. Les chercheurs ont estimé un taux de 37 hospitalisations pour 100.000 chez les femmes ayant bénéficié d'un traitement de fertilité et de 29 hospitalisations pour 100.000 pour le groupe témoin.
Ces résultats ne doivent donc pas empêcher les couples d’entamer des démarches dans une clinique de fertilité. Différents experts ont notamment pointé du doigt les limites de l’étude. "Ces données sont difficiles à extrapoler à des patientes individuelles, car aucune condition comorbide pré-grossesse ou inter-grossesse n’a été signalée (…) Il est possible que certaines de ces patientes souffraient déjà de maladies à haut risque telles que l’hypertension, le diabète ou l’obésité avant la grossesse, tous des facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral. En outre, il est également possible que la cohorte de fertilité constituait un groupe à risque plus élevé au départ, car l’âge maternel avancé prédisposait les patientes à développer certaines de ces conditions pendant la grossesse", a expliqué le Docteur Alex Robles du Centre de fertilité de l’université Columbia à New York.
Comme l’a souligné la Docteure Sahar Wertheimer, endocrinologue de la reproduction au HRC Fertility en Californie du Sud, l’étude ne fait aucune distinction entre les différents types de traitement de fertilité. "Je trouve que c’est une étude convaincante parce que nous considérons les niveaux élevés d’œstrogènes (inhérents à la FIV) comme un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral et nous savons que la FIV entraîne une augmentation des risques vasculaires pendant la grossesse (…) Cependant, tirer la conclusion que le traitement de l’infertilité provoque des accidents vasculaires cérébraux et non que les femmes infertiles sont peut-être prédisposées aux accidents vasculaires cérébraux pour les mêmes causes sous-jacentes que leur infertilité est une conclusion dangereuse. Par exemple, je n’ai pas vu d’antécédents familiaux inclus dans les données démographiques de base", a-t-elle complété. Les conclusions de ces travaux sont donc à prendre avec des pincettes.